Les entreprises croient toujours à l'actionnariat salarié

étudeL'actionnariat salarié n'aurait finalement pas été touché par la crise économique. C'est la principale conclusion d'une enquête réalisée par le cabinet Towers Perrin. L'étude porte sur un échantillon de 14 groupes du CAC 40 et du SBF 120. Elle montre que, si un peu moins d'un tiers d'entre eux a, au plus fort de la crise, gelé son plan d'actionnariat salarié, les opérations ont ensuite repris au printemps avec la remontée des marchés actions. « Une seule entreprise de notre panel a annulé son plan d'actionnariat salarié, explique Rodolphe Delacroix, consultant senior chez Towers Perrin. Les deux tiers des entreprises ont maintenu leurs programmes. Cela montre que les plans d'actionnariat salarié constituent des politiques pérennes au sein des grandes entreprises. » Les motifs mis en avant par les entreprises sont assez stables. Pour 75 % d'entre elles, l'actionnariat salarié renforce le sentiment d'appartenance au groupe. Il permet également, pour 42 % des entreprises, « d'agir sur la structure du capital du groupe et de partager la performance avec les salariés », rapporte l'enquête. Ces objectifs seraient d'ailleurs, d'après les directions des ressources humaines, globalement atteints. En revanche, les modalités des plans ainsi que la communication ont dû, afin de convaincre les salariés, s'adapter au contexte de crise. deux formules« Les plans d'actionnariat salarié mis en ?uvre ces derniers mois ainsi que tous les projets en cours intègrent systématiquement deux formules : une classique et une assortie d'une protection de l'apport personnel du salarié ainsi que d'un effet de levier », poursuit Rodolphe Delacroix. Ces formules, cumulant garantie et levier, permettent au salarié qui sort au bout de la période de blocage de cinq ans au minimum de multiplier, si les marchés repartent à la hausse, la rémunération obtenue grâce à l'effet de levier. En revanche, en cas de marché en baisse, le salarié est assuré de récupérer son apport personnel. Garanties en capital et perspectives de gain sont maintenant indispensables afin d'inciter les salariés à souscrire aux plans d'actionnariat qui leurs sont réservés. L'enquête montre en effet que la protection du capital arrive en tête des préoccupations des employés et des responsables des ressources humaines. Elle est même plus importante que l'abondement accordé par l'entreprise. Cela se vérifie aussi dans d'autres pays (voir tableau). Ces formules ont toutefois un coût important pour les entreprises. « Elles doivent financer l'effet de levier et prennent à leur charge les frais de gestion des salariés, il s'agit d'un effort financier important pour les entreprises », précise Rodolphe Delacroix. Parallèlement, les entreprises cherchent à faire des économies. « Elles se sont rendu compte qu'avec les nouvelles technologies, elles pouvaient optimiser les montages en recourant à la e-communication. Ces méthodes, qui avaient fait une timide apparition avant la crise, intéressent de plus en plus d'entreprises », explique le consultant. Les réunions par « web conférence » et les souscriptions par Internet constituent autant de nouveaux outils pour informer les personnels sur les plans d'actionnariat salarié. Toutefois, ils ne peuvent, notamment dans ce contexte de crise, être suffisants. « Il est important de garder la possibilité de réunir les salariés. Le contexte actuel nécessite un engagement des managers, qui doivent créer un sentiment de confiance vis-à-vis de la pérennité de leur entreprise », conclut Rodolphe Delacroix.
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