Le reflux des ressources agricoles ne devrait pas durer

Les matières premières agricoles ont fortement reculé ces deux dernières semaines, surtout en Chine. Après l'annonce de mesures destinées à calmer l'inflation, le caoutchouc, le sucre et le coton ont plongé. A la bourse de Zhengzhou, le recul du coton a atteint 24 % par rapport à son plus-haut, le caoutchouc a abandonné 18 %, tandis que le sucre reculait de 14 %. Le commissariat au plan chinois, ou National Development and Reform Commission (NDRC), s'est félicité jeudi de cette évolution, qui témoignerait de l'aspect artificiel de la hausse. Dans la foulée, des mesures supplémentaires ont été annoncées pour limiter la spéculation. La Bourse de Shanghai a notamment supprimé la décote de 50 % qu'elle appliquait aux positions prises sur les échéances éloignées de plus de 6 mois. Malgré l'impact de court terme constaté sur les prix, ce type de mesure ne semble pas pouvoir modifier une tendance de fond haussière sur les matières premières agricoles, favorisée par une météo calamiteuse cette année et par le vif redémarrage de pans entiers de l'économie mondiale. Ainsi, « les importations de coton chinoises affichent un rebond de 88 % depuis le début de l'année », rappellent les analystes de Barclays. spéculation sur le sucreQuant au sucre, ses fondamentaux ne cessent d'être mis sous pression par le climat. Après une récolte mitigée au Brésil, la récolte indienne a subi des avaries. L'état du Maharashtra, premier producteur de sucre du pays, devrait récolter un tiers de cannes en moins après des pluies diluviennes constatées depuis début octobre. Si la pluie ne détruit pas les cannes, elle retarde la récolte, alors même que la situation est déjà tendue sur le marché physique depuis de longs mois. Un contexte qui n'a pas échappé aux acteurs financiers, notamment chinois. La place de marché de Zhengzhou, une ville de quelque 8 millions d'habitants de la province de Henan, a remporté un étonnant record au premier semestre. Celui du record mondial des flux financiers échangés sur un marché à terme agricole. C'est le contrat sur le sucre qui a le plus attiré de volumes sur le globe au premier semestre 2010, selon les données de la Futures Industry Association. Les volumes sur le sucre ont donc été multipliés par trois sur 2010 par rapport à 2009, mais ce regain de spéculation s'explique par la raréfaction de la denrée. Sur le sucre, comme sur les autres denrées agricoles, la tendance haussière risque de se prolonger jusqu'à la prochaine récolte. Et l'espace agricole n'étant pas éternellement extensible, seules certaines denrées devraient voir leur production progresser.
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