Après la crise, des administrateurs plus compétents dans les banques

La crise financière a mis en évidence les lacunes des organes de gouvernance de nombreux groupes bancaires en matière de contrôle des risques, face à des dirigeants exécutifs prêts à compromettre la pérennité de leur établissement pour doper sa rentabilité à court terme et, au passage, leur bonus annuel et la valeur de leurs stock-options.Une prise de conscience douloureuse, mais qui aura au moins précipité le renforcement des conseils d'administration, selon une étude publiée la semaine dernière par Moody's.Renouvellement L'agence de notation, qui a passé en revue 20 grandes banques d'Europe et d'Amérique du nord, note ainsi que depuis le début de la crise (juillet 2007), elles ont remplacé, en moyenne, un tiers de leurs administrateurs non salariés. Ce taux s'établit à 30 % pour Société Généralecute; Générale, dont le « board » a payé l'affaire Kerviel et la crise du « subprime », mais ne dépasse pas 9 % pour BNP Paribas, dont la bonne gouvernance du risque lui a permis de sortir de la crise renforcée.Expérience financièreSeconde conclusion, ce renouvellement a permis de hisser la proportion d'administrateurs non salariés disposant d'une expérience de l'industrie financière à 46 %, contre un chiffre de 32 % avant la crise. Ce renforcement de l'expérience au sein du conseil est particulièrement marqué dans les groupes les plus touchés par la crise, comme Lloyd's Banking Group (de 13 % à 78 %), UBS (de 12 % à 59 %), Bank of America (de 15 % à 42 %) et Royal Bank of Scotland (de 55 % à 89 %), qui ont toutes bénéficié d'un sauvetage sur fonds publics. Manque d'indépendanceMoody's pointe toutefois quelques lacunes persistantes, notamment en matière d'indépendance des conseils. Certaines banques manquent ainsi d'administrateurs indépendants, comme Santander (48 %) et Deutsche Bank (45 %). D'autres maintiennent leur ancien directeur général à la présidence du conseil, à l'image de BNP Paribas, HSBC et Morgan Stanley. D'autres encore se refusent à dissocier les fonctions de président et de directeur général, comme chez Société Généralecute; Générale (au grand dam de certains actionnaires, lire La Tribune du 24 mars), Goldman Sachs, JP Morgan et Wells Fargo. La taille excessive de certains conseils est également jugée problématique en terme d'efficacité, à l'image d'Unicredit (23 membres), KBC (26), Deutsche Bank (20) et Santander (19).
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