Salon du Livre : Frédéric Mitterrand distribue des mauvais points aux éditeurs

Ce n'est pas l'ambiance des grands jours au Salon Livre de Paris, qui s'est ouvert Porte de Versailles à Paris le 26 mars. Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, présent à l'inauguration, a regretté la désaffection des grands éditeurs. "Quand certains éditeurs remplacent leur stand par un guichet de la sécurité sociale, c'est regrettable", a lancé le ministre au PDG d'Hachette Livre, Arnaud Nourry. Le premier éditeur français et deuxième au niveau mondial a réduit la superficie de son stand par neuf, se contentant de présenter un peu d'international et un éditeur de mangas."Bien sûr que le Salon sert à quelque chose. Je n'ai pas assez de mots pour expliquer à quel point c'est important de voir toute la chaîne du livre, de toucher les livres", a assuré le Ministre. "Un stand sans livres, c'est peut-être bien pour vous mais peut-être pas pour vos maisons d'édition (Grasset, Fayard, Stock, Mille et une nuits...)", a insisté le ministre à l'adresse d'Hachette. Vers un Salon thématique ?L'éditeur du groupe Lagardèrerave;re n'est pas isolé. Bayard a aussi jeté l'éponge. Et La Martinière réduit drastiquement sa présence. Les éditeurs dénoncent depuis deux ou trois ans, une formule qui a fait son temps et un salon en perte de vitesse. Jean-Claude Simoën, éditeur chez Plon, et auteur de plusieurs livres sur le voyage, enfonçait le clou vendredi dans une tribune publiée dans le Monde. "J'ai toujours été très réservé sur le Salon du livre de Paris, même quand il se tenait au Grand Palais et non à la porte de Versailles. Pour moi, c'est un non-Salon. Il n'a pas été vraiment cadré, ciblé. Il est évidemment difficile de rivaliser avec Francfort et Londres". Et de poursuivre. "Un Salon thématique serait à mes yeux plus pertinent... Je pense par exemple à Angoulême et la BD ou bien encore Saint-Malo et ses Etonnants voyageurs. Reste à trouver la bonne idée pour Paris".Opposition frontale"A l'heure du numérique, le livre, et bien sûr le Salon, doivent continuer à être un outil idéal. Continuez, continuez", a pourtant insisté Frédéric Mitterrand auprès du propriétaire du Salon, le Syndicat national de l'édition (SNE), et son organisateur jusqu'à 2011, Reed Exhibitions. Devant la grogne des éditeurs, le SNE a entamé ces derniers mois des réflexions, au sein d'un comité stratégique créé à cet effet, pour faire évoluer la formule, imaginant par exemple un déplacement au Grand Palais ou en province.
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