Goldman Sachs et Paulson face aux miettes de Lehman Brothers

La bataille fait rage autour de Lehman Brothers. Menés par Goldman Sachs, une vingtaine de banques et de hedge funds ont déposé, lundi, auprès du tribunal des faillites de Manhattan, leur propre projet d'indemnisation des créanciers de la banque au moment de sa faillite. Ces établissements, engagés dans des opérations sur le marché des produits dérivés avec Lehman, réclament une réparation moyenne de 41 cents pour 1 dollar, estimant détenir les actifs de meilleure qualité. Les détenteurs de titres obligataires non garantis ne recevraient, de leur côté, que 16 % des sommes qui leur étaient dues. Morgan Stanley, Deutsche Bank, Credit Suisse ou encore Royal Bank of Scotland soutiennent également cette proposition.Trois plans s'affrontent désormais pour déterminer l'allocation des 61 milliards de dollars d'indemnisation que s'estime en mesure de reverser Lehman Brothers. Cette somme, levée notamment par plusieurs cessions d'actifs, représente moins de 18 % des quelque 350 milliards de dollars réclamés par les créanciers, qui ont jusqu'au vendredi 29 avril pour déposer une demande d'indemnisation. Plus de deux tiers des dossiers ont jusqu'à présent été rejetés.Audience en juinDerrière le puissant hedge fund Paulson & Co - qui a racheté des obligations au rabais suite à la faillite de la banque en septembre 2008 - et la caisse de retraite des fonctionnaires de Californie, les créanciers obligataires plaident pour une consolidation des actifs de Lehman Brothers. Cette méthode qui leur est bien plus favorable leur permettrait de récupérer 24,5 % de leurs créances, selon les modalités du projet qu'ils ont déposé début janvier. Les grandes banques ne seraient alors indemnisées en moyenne qu'à hauteur de 25,7 %.Fin janvier, Lehman Brothers avait présenté un compromis pour tenter de trouver un terrain d'entente entre les deux camps. Son projet de restructuration révisé offre une réparation de 34 % en moyenne pour les créanciers des dérivés et de 21,4 % pour les porteurs d'obligations (contre 14,7 % initialement). Une audience est fixée en juin. D'ici là, les différents protagonistes peuvent encore trouver un accord et éviter une longue bataille judiciaire. Jérôme Marin, à New York
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