Alerte rouge pour l'industrie auto française sur ses ventes en Iran

Le président de la Commission des finances du Sénat, Philippe Marini, s\'alarme de nouvelles sanctions américaines contre l\'Iran qui vont, selon lui, affecter durement les groupes automobiles français. Dans une tribune transmise ce mercredi à l\'agence Reuters, il appelle les autorités françaises à obtenir de la présidence des Etats-Unis une exemption pour la France ou l\'engagement que les mesures prévues ne seront pas mises en oeuvre à son encontre. Evoquant le texte \"13645\" du 3 juin qui prévoit ces sanctions, il juge que la forte présence de l\'automobile française en Iran \"la place inévitablement au premier rang des victimes de cette mesure\". Effets sur l\'emploiSi PSA a arrêté l\'an dernier les transactions avec l\'Iran, son deuxième débouché mondial, Renault continue avec succès la  production de sa Logan... \"Les conséquences de ces sanctions pourraient être dévastatrices pour la filière automobile française\", poursuit Philippe Marini. \"Une telle baisse d\'activité pourrait entraîner des fermetures de sites appartenant à des entreprises contrôlées par des groupes étrangers avec des effets redoutables à très court terme sur l\'emploi\" en France.Plus de 100.000 RenaultRenault a écoulé  plus de 100.000 véhicules l\'an dernier en Iran , essentiellement des Logan rebaptisées Tondar.  En 2011, Renault avait livré 93.578 véhicules. Le constructeur de Boulogne-Billancourt dispose d\'une co-entreprise industrielle et commerciale locale. Renault possède 51% de cette société commune, laquelle \"distribue ensuite les composants aux deux groupes industriels et gère les paiements\", selon la firme au losange. Renault a deux partenaires sur place, Iran Khodro et Saipa qui assemblent les Tondar. Arrêt de PSA en 2012Les exportations de  collections de pièces destinées aux véhicules Peugeot traditionnellement fabriqués en Iran ont été en revanche stoppées en 2012. PSA affirme qu\'il s\'est ainsi conformé aux sanctions internationales. Toutefois, des sources internes assurent que PSA a arrêté les flux de composants sur demande de General Motors, le constructeur américain avec lequel il a scellé une alliance fin février 2012. GM ne voulait pas que son allié soit présent dans un pays placé sur la liste noire des pays avec lesquels les Etats-Unis interdisent le moindre commerce. Soit un manque à gagner de plus de 313.000 véhicules en 2012 et, potentiellement, de plus de 400.000 unités environ en 2013. L\'Iran avait absorbé 467.000 unités du groupe PSA en 2010, 457.900 en 2011 ! La marque Peugeot s\'octroyait avant les sanctions grosso modo 30% du marché local.  Il s\'agissait d\' « opérations très rentables », souligne une source interne de PSA.Des accords remontant au Shah d\'IranIl s\'agissait en fait d\'une très vieille implantation, qui remontait aux temps du Shah.  La firme au lion avait hérité d\'anciens accords passés entre la branche britannique de Chrysler et le groupe local Iran Khodro. Et c\'est en reprenant les activités de Chrysler Europe en 1978 que la firme française avait trouvé dans la corbeille de mariée les fournitures de pièces pour le modèle Hillmann Hunter de 1966, un véhicule créé par le groupe britannique Rootes devenu entretemps Chrysler UK. Ouf! La Hunter a été assemblée sous licence jusqu\'à une date récente par Iran Kodro sous le nom de Paykan depuis la fin des années 60, avec une intégration locale de plus en plus forte. Tout en continuant à livrer des pièces pour la Paykan, Peugeot a progressivement ajouté sa 405 (de 1985), laquelle a relayé in fine la Paykan dans le rôle de berline nationale. La firme tricolore a aussi introduit sa 206, notamment dans une version spécifique à quatre portes et coffre séparé.
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