En bref

STRONG>La captation de la manne pétrolière algérienne? : un procès politiqueAvec la « maladie hollandaise », les économistes savent combien une rente peut étouffer le dynamisme d'un pays. Ainsi en est-il du pétrole algérien, accaparé par ses dirigeants grâce au carcan d'un régime autoritaire et corrompu, et qui a longtemps nourri le désir de fuir de sa jeunesse. Alors qu'il fut un jeune ingénieur de la Sonatrach, puis vice-président dans les années 1970, et enfin DG de la société libyenne Arab Petroleum Services Company, l'auteur raconte de l'intérieur la captation de la manne pétrolière algérienne par ses élites. Et ce, avec la complicité de la France, dont l'intérêt pour le pétrole et le gaz algériens a toujours dicté sa diplomatie avec son ancienne colonie. C'est à travers un récit historique précis, retraçant chaque étape et chaque bataille des hydrocarbures, que l'auteur raconte, avec force anecdotes, les zones d'ombre de la puissance pétrolière. Lesquelles ne se sont pas éclaircies, bien au contraire, avec l'arrivée de Bouteflika à la tête de l'État algérien en 1999. Pour Hocine Malti, il n'y a pas de doute : la seule manière de soigner ce grand corps malade qu'est la Sonatrach, et de sortir l'Algérie de la malédiction de la rente, est d'y instaurer une véritable démocratie. V. S.« Histoire secrète du pétrole algérien », de Hocine Malti. Éditions La Découverte (359 pages, 21 euros). ABC de la Chine et des ChinoisEt la Chine émergea. Devenue la deuxième économie mondiale depuis cet été, l'empire du Milieu fascine et inquiète. Voici un petit ouvrage de la collection « Que sais-je ? » qui, en « 100 mots », décrit la nouvelle Chine. Les deux auteurs, l'économiste Jean-Paul Betbèze et André Chieng, vice-président du comité France-Chine du Medef, dévoilent les dessous de ce pays immense et encore mystérieux pour les Occidentaux, de A comme agriculture ou Armée rouge, encore un pouvoir incontournable, à Z comme zones économiques spéciales. On y apprend tout de CIC, le puissant China Investment Corp., de Confucius et de la cuisine chinoise, sans oublier les droits de propriété, les droits de l'homme, le yuan (renminbi), dans un langage simple et ouvert à tous. Ph. Ma.« Les 100 mots de la Chine », d'André Chieng et Jean-Paul Betbèze. PUF, collection « Que-sais-je ? » (128 pages, 9 euros). L'anticapitalisme, version Fluide GlacialVoilà une BD à mettre entre les mains de celui qui a déclaré, à Toulon, le 25 septembre 2008? : « L'autorégulation pour régler tous les problèmes, c'est fini. Le laisser-faire, c'est fini. Le marché qui a toujours raison, c'est fini. » Bien sûr, Nicolas Sarkozy reste un ardent défenseur de l'économie de marché et ne prône pas l'anticapitalisme comme solution à la crise. Mais la lecture des bulles de Pluttark, l'auteur de « Libérale Attitude », si elle peut faire grincer les dents, sonne parfois juste. Bien sûr, on sera agacé par la caricature du méchant patron qui, dès la première planche, s'auto-séquestre dans son bureau de la SOGEPA-FRIX pour revendiquer la suppression du Smic... Dans une usine en Chine, l'employé du mois est un... bébé en bleu de travail. Bienvenue dans un monde « plus pire », professe l'éditeur dont l'argument de vente n'a rien à envier aux meilleurs campagnes marketing : la crise, tout le monde en parle, voici la BD pour que tout le monde en rie. Même si c'est cynique, bête et méchant... En préface du livre, cette phrase du philosophe communiste Frédéric Lordon : « Montrer du doigt, c?est la certitude d'être du bon côté du doigt. » Ph. Ma.« Libérale Attitude », de Pluttark. Éditions Fluide Glacial (48 pages, 10,40 euros).
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