Orange et Deezer cherchent de l'or dans la musique en ligne

Champagne, petits fours et concert privé de DJ Medi (guitariste électro pop). Orange et Deezer ne pouvaient pas célébrer autrement qu'au cours d'un « apéro live » leur association dans la musique en ligne. Des fiançailles apparemment joyeuses. Ensemble, l'opérateur de télécoms et le premier site français d'écoute de musique espèrent rapidement atteindre les 300.000 abonnés, dix fois plus que le nombre de personnes qui ont aujourd'hui souscrit au service payant de Deezer. L'offre de Deezer sera proposée aux clients d'Orange dans la téléphonie fixe, pour 5 euros de plus par mois. Dans le mobile, Deezer Premiun sera intégrée à certains forfaits, sans frais supplémentaires. Orange pourra ainsi augmenter la facture moyenne de ses abonnés. Deezer, lui, gagnera en audience, en revenus, et se trouvera ainsi mieux armé pour négocier les droits avec les maisons de disques et les ayants droit des chansons.D'apparence heureuse, l'association sonne pourtant comme un échec pour les deux partenaires et démontre les difficultés auxquelles est encore confronté le modèle de la musique en ligne. D'un côté, Orange renonce au développement de WorMee, son service d'écoute de musique. Les actifs sont apportés à Deezer en échange d'une part au capital. L'accord définitif n'est pas encore signé. Il devrait l'être à l'automne et permettra à Orange de prendre 11 % du capital de Deezer. De l'autre côté, en tombant dans les bras du premier opérateur français, la start-up Deezer renonce à une partie de son indépendance. Et reconnaît implicitement que, seul, son avenir n'était pas assuré.Demandes de garantiesLa récente faillite de Jiwa, premier concurrent français de Deezer, et le contre-exemple du suédois Spotify (lire ci-dessous), prouvent que sans actionnaires riches et puissants il est impossible d'exister sur ce marché. L'audience n'est pas en cause. La plupart des sites ont trouvé leur public et l'écoute de musique en ligne explose. La principale difficulté vient des relations commerciales avec les ayants droit (lire l'interview). Pour accepter la diffusion de leur musique sur ces plates-formes, les maisons de disques demandent des minimums garantis. Or, les seules recettes publicitaires générées par l'audience ne permettent pas de payer ces avances. D'où la nécessité de trouver de nouvelles sources de revenus, et donc de convertir les utilisateurs du service d'écoute gratuit en abonnés payants.Cet été, la secrétaire d'État à l'Économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a exhorté les producteurs et les plates-formes de musique à rapidement s'entendre sur un modèle simplifié de gestion des droits. Il en va de la pluralité d'accès à la musique, alors qu'Apple, qui contrôle déjà 53,8 % du marché du téléchargement de musique en France, prépare un service d'écoute en ligne et que Google devrait lui emboîter le pas.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.