iTunes, un modèle qui échauffe les esprits

Lancé en 2003, six ans après eMusic, première boutique en ligne de musique au format MP3, iTunes arrivait en retard, mais avec des avantages décisifs. D'abord, son fonctionnement en symbiose avec les supports d'Apple comme le Macintosh ou le premier baladeur iPod sorti en 2001. Ensuite, un catalogue inédit incluant les répertoires des quatre majors du disque. Enfin, un format AAC (pour son ratio qualité/débit) et un tarif (99 cents le morceau, 9,99 dollars l'album) uniques pour l'ensemble des titres proposés.De quoi surclasser les autres plates-formes payantes aux catalogues plus restreints (eMusic, MusicNet, Duet, Rhapsody), ainsi que les sites de partage en P2P mis en difficulté par les législations sur Internet (Napster, Kazaa, eDonkey, Morpheus). De quoi aussi habituer les majors à imposer des minimums garantis faramineux, quitte à mettre en difficulté les services gratuits de musique en streaming (Jiwa, Spotify, GrooveShark, Deezer) ou à les pousser à tourner leur offre vers les abonnements payants.Concurrence tous azimutsD'après l'agence de recherche NPD Group, le iTunes d'Apple est le plus gros vendeur de musique sur le marché américain, tous supports confondus, avec une part de 28 % au premier trimestre 2010. La vente de titres et d'albums numériques ne représente pourtant que 40 % du marché global aux États-Unis, mais iTunes réalise à lui seul 70 % du chiffre d'affaires de ce segment, loin devant le premier concurrent Amazon, qui atteint 12 %. Une situation monopolistique qui intéresse de prêt le département de la Concurrence du ministère de la Justice américain, selon le « New York Times ».Néanmoins, cette suprématie pourrait être menacée sans intervention des autorités publiques. Outre-Atlantique, des rumeurs circulent sur le prochain lancement de Google Music, qui serait compatible avec Android, le principal système d'exploitation pour smartphones.Dans l'Hexagone, iTunes n'a réalisé en 2009 que 53,8 % des ventes de musique en ligne, contre plus de 80 % dans la plupart des pays européens. Une forte concurrence provient des opérateurs télécoms (15,7 % de parts de marché pour Orange et 9,1 % pour SFR), et de la grande distribution (7 % pour Virgin et 6 % pour la Fnac). Michaël Calais
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