« L'Union européenne a encore beaucoup d'efforts à faire »

L'Europe est-elle réellement motivée pour porter le dossier climat ?Que ce soit sur un plan politique ou industriel, l'Europe a intérêt à garder son rôle moteur dans les négociations climatiques. Sur le plan politique car, comme tous les pays industrialisés, elle a une « dette climat » vis-à-vis des pays du Sud. Avec une particularité, c'est que l'Europe assume une position de leader que les États-Unis ne peuvent pas pour l'instant occuper. Sur le plan industriel, car il y a une course internationale qui s'engage pour le leadership dans les technologies vertes. Or, en dehors de quelques états membres comme l'Allemagne et l'Espagne, l'Europe a beaucoup d'efforts à faire. Par comparaison, les États-Unis et même la Chine ou la Corée du Sud se sont mis à investir beaucoup dans ces technologies. Avec le passage à une économie verte, il y a un enjeu fort de réindustrialisation.Comment se situe la France dans ce débat ?La France est particulièrement concernée par l'enjeu industriel. 50 % de nos investissements sont destinés au nucléaire. Avec l'EPR, notre pays se trouve dans une logique d'augmentation de la production de l'électricité d'origine nucléaire. Dans le même temps, Paris a affiché l'objectif de porter à 23 % la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Cette part n'est aujourd'hui que de 13 % et non pas 18 % comme le prévoit la directive européenne. Pire, le Grenelle de l'environnement restreint les droits d'implantation des éoliennes. Le gouvernement pousse le photovoltaïque mais ce n'est pas cette technologie qui fournira les grandes masses d'énergie. La France a un problème de cohérence de ses choix en matière climatique.Votre crainte tient aussi à la question clé des financements ?Oui. Or le dossier des financements est vide pour l'instant en Europe. Il y a pourtant une piste intéressante avec l'idée de taxe sur les transactions financières. Une taxe de 0,01 % pourrait financer la transition vers des économies vertes à l'échelle planétaire. Mais les milieux financiers ne facilitent pas les débats.Existe-t-il un plan B en cas d'échec à Copenhague ?Non. C'est comme lors du vote sur le traité de Lisbonne.Propos recueillis par L. C.
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