Pas d'inflation en zone euro

chronique des tauxLa semaine dernière, nous défendions la thèse selon laquelle la crise est la conséquence de la surconsommation et du surendettement. Nous disions aussi que les nouvelles tendances lourdes de l'économie (baisse de la consommation et désendettement) sont à la fois normales et irrésistibles même si certains gouvernements tentent encore de soutenir la consommation en accroissant la dette publique. Se pose alors la question de la voie que prendra le désendettement. Une « solution » est l'inflation. On sait qu'elle a ses partisans, qui la considèrent comme un moindre mal. Un esprit aussi délié que M. Minc affirme qu'une dette publique d'un tel niveau ne s'éponge que par la guerre ou l'inflation. Avec l'inflation, les prix augmentent, ainsi que les salaires, les profits, les impôts, etc., sauf la dette, qui décroît donc en proportion. Pour un investisseur, c'est la question principale : en cas d'inflation il faut vendre les obligations, s'il n'y en a pas, on peut au contraire en acheter. Mais l'inflation ne se décrète pas. Il faut pour la voir apparaître que l'État y soit favorable. Il faut que la fuite des capitaux soit impossible. Rappelons que la fameuse loi de Gresham, datant du XVIe siècle : « La mauvaise monnaie chasse la bonne », se traduit en termes modernes par : « L'inflation fait fuir les capitaux. » Il faut que les créanciers et les rentiers (les « perdants » en cas d'inflation) ne réagissent pas politiquement. Il faut enfin que la banque centrale, complice, l'alimente avec une politique monétaire durablement laxiste. Nous pensons que la situation institutionnelle dans la zone euro ne permet pas l'inflation. D'abord, l'Allemagne, puissance dominante, y est profondément hostile car elle garde le souvenir des années 1920. Ensuite, il est difficile de piéger les capitaux, qui peuvent facilement fuir. Enfin, la BCE est indépendante. Nous pensons donc qu'il n'y aura pas d'inflation, et qu'il y aura, sinon la guerre, du moins de sérieuses difficultés pour les structures, y compris étatiques, trop endettées. nAvec l'inflation, les prix augmentent, ainsi que les salaires, les profits, les impôts, etc., sauf la dette, qui décroît donc en proportion. Par Maurice de Boisséson (Octo Finances).
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