Prudence sur la reprise, selon l'OFCE

conjonctureCe sont des prévisions à prendre avec des pincettes. Parce que la crise économique actuelle est inédite, les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prennent toutes leurs précautions. « Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, aucune crise ne peut être comparée à celle que nous vivons actuellement. Seule la crise des années 1930 a provoqué un choc similaire sur l'économie mondiale », explique Jean-Paul Fitoussi, le président de l'OFCE. « Et encore, il faut bien se garder de faire des comparaisons trop hâtives car les économies industrialisées ont énormément changé depuis cette période. Pensez qu'il n'existait pas encore de système de protection sociale? Pour la première fois, il est donc raisonnable de considérer avec prudence toutes les prévisions macroéconomiques », ajoute-t-il. Dans ce contexte, les économistes de l'OFCE prévoient notamment une augmentation du PIB de 1,9 % aux États-Unis en 2010, de 0,8 % en zone euro ? une performance également atteinte par la France ? de 1,1 % en Allemagne et de 2,2 % au Japon (voir tableau). « Après des pertes de production considérables en 2008, auxquelles les pays émergents asiatiques ont seuls échappé, les économies du monde paraissent enfin avoir stoppé l'effondrement de leur activité. Ces meilleures perspectives s'expliquent en premier lieu par la normalisation de la situation sur les marchés financiers. L'activisme des autorités a permis de rétablir le fonctionnement du marché interbancaire et a éloigné le spectre d'une crise systémique », explique Xavier Timbeau, qui avance également les effets des multiples plans de relance gouvernementaux pour expliquer ce redémarrage de l'économie mondiale qui restera insuffisant, selon lui, pour combler les pertes de PIB enregistrées en l'espace de quelques trimestres.consensusLe redémarrage de l'économie mondiale sera également fragile. Sur ce point, les économistes de l'OFCE ne s'écartent pas du consensus. Comme la plupart de leurs homologues, ils estiment qu'il est encore trop tôt pour envisager une véritable reprise de l'activité dans le monde.Face aux quelques signes positifs apparus ici et là, la situation encore incertaine des banques, la surcapacité des moyens de production, la perspective d'une dette alourdie dans un contexte de moindre croissance, qui grèvent les projets d'investissements des entreprises, la hausse du chômage et la perte de richesse des ménages l'emportent aisément selon l'OFCE. Sans parler de la dette publique, gonflée par les soutiens massifs à la croissance et au système financier, et de la très probable remontée des prix des matières premières?
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