Les banques européennes devront refinancer 4.000 milliards d'euros

La banque d'Angleterre tire la sonnette d'alarme sur les énormes besoins de refinancement des banques européennes dans les trois années à venir. Son étude semestrielle sur le secteur financier indique que les grandes banques mondiales ont 5.000 milliards de dollars (4.000 milliards d'euros) de dette qui doivent être remboursés ou refinancés dans les trois années à venir. Si les banques britanniques sont celles pour qui le problème est le plus aigu, celles de France, d'Italie et d'Allemagne sont aussi mises en avant par le rapport. Celui-ci est particulièrement détaillé pour les banques britanniques, qui devront repayer entre 750 et 800 milliards de livres (910-970 milliards d'euros) d'ici fin 2012. « Cela nécessiterait de lever 25 milliards de livres par mois pendant les deux prochaines années et demie. C'est nettement plus que les 12 milliards par mois en moyenne depuis le début de l'année », souligne le rapport.Si les banques britanniques doivent donc doubler leur refinancement, les banques allemandes doivent les augmenter de 50 % en 2011, selon le rapport. Quant aux banques françaises, elles doivent émettre sur les marchés les mêmes montants qu'entre 2005 et 2007, avant la crise. La Banque d'Angleterre ajoute que se financer sur les marchés sera d'autant plus difficile que toutes les banques vont le faire en même temps. De plus, la tâche est compliquée par la crise de la zone euro. Celle-ci, provoquant une panique sur la dette souveraine, a pratiquement arrêté l'activité du marché des obligations d'entreprises. « Les conditions de financement se sont détériorées significativement », estime le rapport.un frein à la repriseLa Banque d'Angleterre continue d'enfoncer le clou en estimant que les banques britanniques ne peuvent pas non plus compter sur une augmentation des dépôts de leurs clients pour se financer. Du moins, elles ne peuvent pas toutes le faire en même temps, même si les Britanniques se mettent à épargner plus (donc à conserver plus d'argent dans les banques). « Il y a un risque que les banques britanniques comptent collectivement sur une croissance forte des dépôts. »Le rapport n'en conclut pas que le refinancement ne sera pas faisable, mais qu'il risque d'être très coûteux, réduisant d'autant les marges des banques, déjà mises à mal par la crise. C'est particulièrement vrai si la crise de l'euro continue : « Par le passé, le coût de la dette des banques augmentait de 80 points de base pour une hausse de 100 points de base du rendement des obligations d'Etat. »La conclusion ? Pour Vicky Redwood, économiste à Capital Economics, cela signifie que les banques britanniques ne vont pas augmenter leurs prêts aux entreprises et aux consommateurs, limitant d'autant la reprise économique outre-Manche. « Le plan de rigueur est la principale menace qui pèse sur l'économie britannique, mais les problèmes non résolus du secteur bancaire sont juste derrière. » n
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