Bernard Tapie livre "sa" version des faits à travers un nouveau livre

Bernard Tapie n\'a pas sa langue dans sa poche, c\'est probablement l\'un de ses principaux traits de caractère. Autant dire que son prochain ouvrage promet de bonnes feuilles sur \"sa\" version des faits de l\'affaire... Tapie. Le titre du livre traduit l\'état d\'esprit de l\'homme d\'affaires et ancien homme politique: \"Un scandale d\'Etat, Oui! Mais pas celui qu\'ils vous racontent\" (Editions Plon, 230 pages, 14,9 euros). Le livre est publié ce jeudi alors que son auteur est toujours interrogé par la brigade financière dans le cadre d\'une garde à vue commencée lundi. Bernard Tapie doit notamment s\'expliquer sur l\'affaire du tribunal arbitral qui avait statué en sa faveur dans le cadre du litige entre lui et l\'Etat au sujet de la vente d\'Adidas par le Crédit Lyonnais. D\'après les enquêteurs, la procédure arbitrale est entâchée d\'irrégularités, et un des trois juges est soupçonné d\'avoir entretenu une amitié avec l\'homme d\'affaires. Ce dernier est d\'ailleurs mis en examen pour \"escroquerie en bande organisée\". Pour Bernard Tapie, ces accusations sont montées de toutes pièces. Il estime que la première victime de cette affaire, c\'est lui. Il soupçonne notamment la presse de ne pas \"lui avoir pardonné d\'avoir survécu\". Plusieurs médias ont pu publier les meilleurs passages de ce livre. ExtraitsL\'affaire \"Dans tout le litige Adidas Crédit Lyonnais, je rappelle que j\'ai été trompé, abusé et déshonoré. A la fin, je n\'ai récupéré qu\'une partie de ce qui m\'avait été dérobé. A ma place, n\'importe qui serait présenté pour ce que je suis, une victime\". \"On n\'a jamais su le montant exact qu\'elle (la banque Crédit Lyonnais, ndlr) avait gagné par ses fraudes. (…) J\'estime pour ma part (…) que le Crédit Lyonnais a gagné au bas mot 7 milliards de francs en moins de trois ans\". \"Alors que j\'avais été accusé d\'avoir contribué à ruiner le Crédit Lyonnais, j\'ai bien malgré moi permis de lui faire gagner au total 5 milliards de francs, soir près de 800 millions d\'euros\". «Non, je n\'ai pas volé l\'argent qui m\'a été finalement attribué. Non, je n\'ai pas récupéré la totalité de ce qui m\'avait été dérobé par le Crédit Lyonnais. Non, je n\'ai pas coûté un sou au contribuable à qui j\'ai au contraire rapporté beaucoup. Non, je n\'ai pas bénéficié d\'un traitement de faveur. Non, je n\'ai pas échangé mon soutien politique contre une décision juridictionnelle\".Les juges arbitraux \"Tout le monde connait Pierre Mazeaud comme un esprit indépendant. (…) il bénéficie d\'une réputation d\'intégrité sans tâche. Il a confirmé lui-même qu\'il ne m\'avait rencontré qu\'à l\'occasion de la levée de mon immunité parlementaire, voilà vingt ans, et qu\'il l\'avait défendue et votée\". \"Pierre Estoup est un magistrat honoraire de tout premier plan puisqu\'il a notamment présidé la Cour d\'appel de Versailles. Authentique spécialiste, celui-là, du droit de l\'arbitrage, il était particulièrement qualifié\". \"Mais le cas le plus flagrant de désinformations concerne le troisième arbitre, Jean-Denis Bredin. Il a été, comme avocat, l\'associé de Robert Badinter. (…) Quelques journaleux se sont avisés qu\'il avait été comme moi, membre du Mouvement des Radicaux de gauche, ce qui est bien la preuve selon eux, d\'une collusion. A la vérité, M.Bredin a bien été vice-président du MRG, mais il y était quinze ans avant moi et il en a quitté les instances depuis très longtemps\".Jean Peyrelevade \"Le signal est donné: tout ce que la France compte de types moraux, de dirigeants irréprochables, de donneurs de leçons va se rassembler autour d\'Edouard Balladur. (…) Le nouveau vizir de la Banque (Crédit Lyonnais, ndlr) c\'est Jean Peyrelevade. Il est d\'une nature centriste. (…) Il penche à gauche quand le vent souffle à l\'Est. Il se courbe à droite quand la brise vient de l\'Ouest\". \"Très vite, pour affirmer sons statut de redresseur de torts et de serviteur zélé, il va décider de me faire la peau. C\'est que je gêne\".Nicolas Sarkozy \"Je veux préciser que Nicolas Sarkozy ne me devait rien et que je ne lui dois rien. J\'ai montré comment il a pu être, par son cabinet tout au moins, à l\'origine d\'une partie de mes difficultés en décembre 1994\". \"Treize années plus tard, alors que j\'étais en retrait de la vie politique, j\'ai estimé lors de son affrontement avec Ségolène Royal qu\'il présentait plus de garantie pour la France, ce qui s\'est révélé être aussi l\'opinion de pas mal de bons \"amis\" de la candidate socialiste. \"C\'est vrai. Je l\'ai vu de nombreuses fois, à peu près tous les deux mois, avant, pendant et après qu\'il soit président de la République. Sans être intimes ou même proches, nous avons échangé. Sur l\'Europe, sur les banlieues (…) Le seul fait que ces rendez-vous soient notés dans l\'agenda présidentiel suffirait à une personne de bonne foi pour en déduire qu\'ils n\'étaient ni secrets ni incompatibles avec l\'intérêt public. Au diable la bonne foi! Tapie a vu Sarkozy, c\'est donc une nouvelle affaire\".Les médias \"Les médias ne me pardonnent pas d\'avoir survécu à leurs attaques. C\'est la nouvelle affaire Tapie. Le jour où j\'irai déposer plainte pour un cambriolage, il se trouvera bien quelques organes de presse pour titrer: \"Bernard Tapie de nouveau entendu par la police pour une affaire de vol…\" \"Certains éditorialistes à la petite semaine sont même allés jusqu\'à sous-entendre ou écrire explicitement que mon nom était en quelque sorte incompatible avec la morale elle-même… Vous rendez-vous compte? Un préjudice moral pour Bernard Tapie, c\'est comme un prix de vertu attribué à Al Capone!\" 
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