Les matières premières appelées à profiter de la politique monétaire de Pékin

« Nourrir le dragon » : voilà le titre d'une publication trimestrielle de l'équipe matières premières de Barclays, entièrement consacrée à la Chine. Le premier consommateur mondial de ressources naturelles a une responsabilité titanesque dans l'évolution de leurs cours. L'évolution de sa monnaie, et son éventuelle appréciation progressive, pourraient donc modifier le paysage actuel des échanges de charbon, de minerai de fer, de pétrole ou de maïs. Plus tournés vers l'étrangerSelon Bank of America-Merrill Lynch (BofA-ML) l'appréciation du yuan devrait accélérer, à court terme, les emplettes de ressources à l'étranger. Les industriels chinois devraient en effet être tentés de se tourner un peu plus vers l'étranger, dont le prix des produits en dollars sembleront plus faibles. Voilà qui devrait doper charbon, zinc ou cuivre, les minerais les plus cycliques. Mais aussi le pétrole, dont la demande devrait s'amplifier par la hausse du pouvoir d'achat chinois. Le changement de politique de la banque centrale chinoise conforte les prévisions de la banque américaine, qui voient le baril franchir la barre des 100 dollars l'an prochain. Au total, les prix des matières premières devraient globalement profiter de la réévaluation chinoise dans l'année qui vient. En revanche, à moyen terme, la hausse du yuan risque d'entraîner des phénomènes plus complexes. Dans un premier temps, la hausse du pouvoir d'achat des Chinois les plus pauvres est à prévoir, ce qui dopera la demande de biens riches en matières premières, comme des lave-vaisselle ou des congélateurs. Mais « à moyen terme, moins d'exportations correspondra aussi à moins de croissance en Chine », préviennent les experts de BofA-ML. Et donc à un moindre besoin de ressources à terme. La seule matière première qui pourrait en revanche pâtir de la réévaluation du yuan est l'or. Le métal jaune bénéficiait jusqu'alors de la faiblesse de la monnaie chinoise, qui incitait le pays à augmenter ses réserves en métal précieux. Une tendance qui pourrait ralentir, même si les inquiétudes sur les finances publiques européennes continuent de plaider en faveur d'une hausse de l'or. Après un nouveau record en séance à 1.266,5 dollars le 21 juin à New York, le métal jaune a terminé la semaine à 1.256,20 dollars. Aline Robert
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