Un Américain pour redresser le groupeBob DudleyFutur directe...

Un Américain pour redresser le groupeBob DudleyFutur directeur général de BPBob Dudley aura-t-il plus de succès aux États-Unis qu'en Russie ? Le nouveau patron de BP, qui prendra les rênes de la compagnie pétrolière en octobre, va devoir gérer Barack Obama mieux que Vladimir Poutine. Actuellement en charge de la réponse de BP face à la marée noire, il s'est retrouvé en 2008 au centre d'une importante controverse quand il codirigeait le joint-venture TNK-BP en Russie, devant quitter dans l'urgence le pays faute de voir son visa renouvelé (voir ci-contre).Maintenant que la polémique a changé de continent, Bob Dudley dispose d'un avantage essentiel : non seulement, il est américain, mais, en plus, il a grandi dans l'État du Mississippi, l'un des endroits souillés par la marée noire. La tragédie dans le golfe du Mexique le touche donc directement, et il peut faire plus facilement preuve d'empathie que le très cérébral Tony Hayward, son prédécesseur. De plus, si son ton calme et posé frise parfois la langue de bois, cela lui évite aussi les bourdes commises par Tony Hayward, le gaffeur.Il s'agit cependant avant tout d'une question de présentation. Sur le fond, Bob Dudley pourrait ne pas être très différent de son prédécesseur. Il a d'ailleurs fait un éloge appuyé de Tony Hayward, avec lequel il travaille étroitement depuis presque deux ans. Et il précise : « BP va devenir un peu plus petit [avec la vente de 30 milliards de dollars d'actifs, Ndlr], mais c'est en comparaison d'actifs totaux de 250 milliards de dollars. Et nous ne changerons pas notre modèle général. »Les analystes de CM-CIC estiment que Bob Dudley est la bonne personne pour défendre les intérêts de la compagnie pétrolière sans trop endommager son image : « BP doit jouer dur, mais choisir un gars de Biloxi, petite ville dans le Mississippi, peut permettre de préserver une image publique positive. » En clair, un Américain peut plus facilement faire passer la pilule...Néanmoins, la difficulté de la tâche qui attend Bob Dudley, 54 ans, est immense. Aux États-Unis, l'accident est loin d'être clôturé. Les opérations pour boucher définitivement le puits ne se concluront pas avant la mi-août ; le nettoyage des côtes continue ; et les négociations avec les autorités américaines ne sont pas terminées. Bob Dudley a révélé mardi que les conditions d'utilisation du fonds de compensation de 20 milliards de dollars sont encore en négociations avec la Maison-Blanche.Chimiste de formation, Bob Dudley a fait toute sa carrière dans le pétrole. À partir de 1979, il a passé vingt ans chez Amoco, pour lequel il a notamment travaillé aux États-Unis, en Grande-Bretagne puis au développement des activités en Chine et en Russie. Sa carrière a basculé en 2003, cinq ans après la fusion entre BP et Amoco, quand il a été nommé PDG de TNK-BP. C'est Tony Hayward qui le rappellera ensuite à ses côtés. Il entre au conseil d'administration, en avril 2009, comme vice-président. Le mois dernier, il est appelé à la rescousse aux États-Unis après l'explosion de la plate-forme « Deepwater Horizon ». Éric Albert, à Londre
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