Niché dans un recoin de la petite rue des Arts à Grenoble, le musée des automates joue la discrétion. Mais une fois passée la porte, les visiteurs découvrent un petit monde féerique. Automates, poupées, objets et tableaux animés, boîtes à musique, orgues de Barbarie et pianos mécaniques prennent vie sous les mains de Francis Lara, mime automate de métier, qui a créé ce musée en 1995. « ­Derrière chaque automate, il y a une intelligence, une technique et un savoir-faire qu'il a fallu mettre en oeuvre, explique-t-il. Une fois que l'on a établi les relations entre la mécanique et les mouvements, chacun peut entrer à sa façon dans ce rêve mécanique éveillé. » Au total, plus de 300 pièces historiques, pour moitié inédites, et réalisées exclusivement pour le ­musée. Une collection que ce ­passionné a minutieusement rassemblée au hasard de ses rencontres avec les plus grands spécialistes au cours de sa carrière. La pièce vedette du musée est sans conteste le fameux canard digérateur, directement inspiré de l'oiseau fabriqué en 1738 par l'ingénieur grenoblois Jacques de Vaucanson. « Cette création technique de 30 kg, composée de plus de 400 pièces, a demandé deux ans de réflexion et environ 2.000 heures de travail à l'artisan automatier Frédéric Vidoni ». Le canard mécanique en cuivre doré est capable de boire, manger, digérer et déféquer, mais aussi de cancaner et de barboter comme ses congénères bien vivants. Juste à côté, deux oiseaux siffleurs, ­inventés par Pierre Jaquet-Droz vers 1771 et dont s'est inspiré Andersen pour son conte « le Rossignol et l'Empereur de Chine », donnent de la voix. Tout au fond du musée, les visiteurs peuvent actionner les automates et jouer de la musique classique, du jazz et des chansons populaires sur un grand orgue de Barbarie. Petits et grands se mettent alors à pousser la chansonnette, avant de retrouver la ville des images plein la tête et un sourire d'enfant aux lèvres. M. B.

latribune.fr

27 Juill 2010, 21:26

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