Toute toute première fois

Sa présence à Pékin n'était pas des plus évidentes. Martial Mbandjock, jeune sprinteur français spécialiste du 100 m, 23 ans à l'époque, comprend 15 jours avant le début de l'événement, lors des championnats de France d'Albi, qu'il est sélectionné pour les JO de 2008. Une bonne nouvelle pour cet athlète qui n'aime rien tant que la ­compétition. Mais qui a tendance à trop se mettre la pression. Résultat : à Albi, rien n'était joué. « Plus j'avançais dans les épreuves, plus je courais mal, me concentrant plus sur le résultat que sur la course », avoue le jeune athlète. Ses temps étaient, du coup, largement au-dessous de ses capacités habituelles. Et puis il y a eu ce déclic. « Je me suis dit, ça passe ou ça casse, et je n'ai plus pensé à rien. » Il ­atteint les minima requis le dernier jour de la ­compétition. Stratégie des plus efficaces, puisque le sprinteur, non content de se qualifier pour les Jeux, bat son record sur l'épreuve du 100 m avec 10''06, ­effectuant ainsi le meilleur temps français de 2008 sur ce type de course. « Cette prise de conscience m'a beaucoup aidé pour les Jeux ­olympiques, j'y suis arrivé plus préparé psychologiquement. » Il se souvient de sa première entrée l'énorme stade : « Au début, c'était comme une sorte ­d'agression, il y avait un bruit assourdissant, et j'ai trouvé cela plutôt désagréable. C'est une ­pression qu'on ne maîtrise pas et c'est très déstabilisant », confie-t-il. L'enthousiasme de la foule aura raison de ses angoisses. Ces supporters hurlent « ­Allez la France », et ­achèvent ainsi de le rassurer et de le motiver ! Une fois dépassées les premières séries, très ­stressantes, les courses suivantes se sont déroulées de façon plus sereine. Alors qu'il est le seul Européen en lice, il est éliminé en demi-finale. L'objectif qu'il s'était fixé.À bientôt 25 ans, celui qui est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs espoirs de l'athlétisme français garde la tête sur les épaules. Il est rentré dans sa ­discipline à l'âge de 19 ans « par hasard ». Blessé au genou, ce ­basketteur dans l'âme se met à l'athlétisme sur les conseils de son professeur, et passe la vitesse supérieure en 2006, ses performances étant souvent attribuées à « la chance du débutant ». Plus seulement considéré comme « le petit Français qui monte », Martial Mbandjock court ces jours-ci (du 27 juillet au 1er août) pour les Championnats d'Europe de Barcelone, et se classe parmi les favoris aux côtés de son « rival », le Français Christophe Lemaître. Avec comme nouvel objectif d'être médaillé sur 100 et 200 m. Espérons pour lui que ces prédictions soient aussi justes qu'à l'été 2008.Marine CluetDemain : Lorenz Baumer, ma première collection de bijoux
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