Un logiciel aide à concevoir les médicaments

formatiqueUn logiciel libre français peut-il devenir un outil de référence ? C'est bien ce qu'espère la communauté des développeurs et des utilisateurs de Monolix. Lors de leur convention annuelle, le 16 novembre à Paris, un signal fort leur a été envoyé via le soutien apporté par un représentant de la toute puissante FDA (Food and Drug Administration), l'organisme qui délivre les autorisations de mise sur le marché de médicaments aux États-Unis.De fait, ce logiciel en est déjà à sa troisième version et est utilisé par les grands groupes pharmaceutiques. Monolix fournit une aide précieuse aux centres de recherche et développement (R&D) des laboratoires pour accélérer la phase de conception d'un médicament. « Les algorithmes développés par notre équipe de chercheurs, et intégrés au logiciel, permettent, par exemple, de modéliser la dynamique virale d'une maladie ou de simuler l'activité épileptique de patients sous traitement », explique Marc Lavielle, responsable du projet Monolix. Les équipes de R&D peuvent tester les multiples combinaisons de l'administration d'un médicament en termes de dosage, de mode de prescription et évaluer les effets du traitement sur toute une population ou se focaliser sur les patients à risques.« Cette application permet un gain de temps dans le développement d'un nouveau médicament en limitant les essais cliniques longs et coûteux. De plus, grâce à sa rapidité de calcul, Monolix fournit des simulations complexes en quelques heures », commente Marylore Chenel, directrice adjointe de la pharmacologie clinique du laboratoire Servier.Ce logiciel est présenté par l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) comme l'exemple type d'un partenariat réussi entre la recherche publique et le monde des entreprises. Le programme de recherche académique a été lancé en 2005 entre plusieurs universités, l'Inserm et l'Inria. « Il existait déjà un logiciel de référence ? Nonmen ? mais ses algorithmes peu performants et son interface peu conviviale ont montré les limites de cet outil », explique Marc Lavielle. Rapidement, des grands groupes pharmaceutiques (Roche, Servier, Novartis, Sanofi-Aventis) se joignent au projet pour développer un logiciel libre. Monolix enregistre près de 1.200 téléchargements par an depuis sa première version en 2006. 800 entreprises, universités ou centres de recherche l'utilisent régulièrement.double licenceL'Inria travaille aujourd'hui à la pérennisation du logiciel via un consortium regroupant les principaux acteurs de cet écosystème. Une des pistes de réflexion de l'Institut serait de créer une double licence d'utilisation (gratuite pour la recherche publique, payante pour les laboratoires privés) afin de couvrir les coûts de maintenance du logiciel. Les sciences de la vie sont devenues en quelques années un des axes stratégiques de développement des recherches de l'Inria, qui mobilise plus du quart de ses équipes (800 chercheurs) autour de projets alliant technologies de l'information et santé. Laurent PericoneMonolix enregistre près de 1.200 téléchargements par an depuis sa première version. en 2006 exergue colfine
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