La France, grande perdante du commerce franco-chinois

Commerce extérieurEn quelques années, la Chine est devenue le quatrième fournisseur de l'économie française. Mais elle n'est que la neuvième destination de nos exportations. Résultat, les échanges commerciaux entre les deux pays sont très déséquilibrés. Ainsi, en 2008, ces échanges ont coûté 22 milliards d'euros à l'économie tricolore, soit le plus gros déficit commercial bilatéral observé par les Douanes. Pour inverser cette tendance, Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, compte notamment sur la quarantaine de lettres d'intention et de contrats en cours de signature entre les entreprises tricolores et les acheteurs chinois réunis hier à Bercy dans le cadre du forum franco-chinois de promotion du commerce. La ministre, qui n'a pas été en mesure de donner plus de précisions sur la nature et le montant de ces contrats et accords, comptait beaucoup sur l'organisation hier après-midi de nombreuses rencontres B to B pour augmenter leur nombre.Reste que la situation de l'Hexagone face au géant chinois n'est guère enviable. Le redressement de la balance commerciale franco-chinoise repose en partie sur l'attitude diplomatique de la France. Concrètement, toute immixtion de la France dans les affaires intérieures de la Chine se traduirait quasi automatiquement par des mesures de rétorsion commerciales. Sur la question des droits de l'homme par exemple. net refroidissementAinsi, un certain nombre d'entreprises tricolores, en particulier des PME, ont senti un net refroidissement du climat des affaires en Chine en 2008 lorsque la France s'est émue de la façon dont le gouvernement chinois a rétabli le calme au Tibet, à quelques semaines de l'ouverture des Jeux olympiques de Pékin. Toujours en 2008, l'accueil à Paris du dalaï-lama par Bertrand Delanoë, qui a nommé le chef spirituel citoyen d'honneur de la capitale, a également eu des conséquences commerciales non négligeables pour ces entreprises. « En quelques mois, l'attitude de nos partenaires a brutalement changé, des portes se sont fermées », se rappelle Christophe Dumouch, le PDG de Mill Event, une PME spécialisée dans l'édition de contenus pour la téléphonie mobile. À mots couverts, c'est ce que le ministre du Commerce, Chen Deming, a expliqué hier en déclarant qu'il était très important d'établir « une relation de confiance politique de haut niveau entre les deux pays pour favoriser les relations commerciales ». Un autre élément sape les efforts de la France pour rééquilibrer ces échanges?: le taux de change du yuan, la monnaie chinoise, dont le niveau est jugé artificiellement bas. Un niveau qui favorise les exportations et limite les importations chinoises. Sur ce point également, tout repose sur le bon vouloir des autorités de Pékin. Or, par la voix de Chen Deming, la Chine a rappelé qu'il n'était pas question de revenir sur la stabilité du yuan car « elle favorise la reprise chinoise, mais aussi la reprise mondiale ».
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