Les investissements étrangers créateurs d'emplois décollent

La France est ouverte », a déclaré Nicolas Sarkozy en guise de conclusion au Conseil stratégique de l'attractivité qui s'est tenu lundi. Cette structure, qui n'avait plus été convoquée depuis 2007, a réuni pour son édition 2011 25 entreprises étrangères représentant 23 milliards d'euros de chiffres d'affaires et 56.000 emplois en France. La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, tout en rapportant les propos présidentiels à la presse, s'est félicitée d'une année 2010 « exceptionnelle » en termes d'investissements étrangers créateurs d'emplois, dont le bilan a été présenté par l'Afii, l'Agence française pour les investissements internationaux. 20.000 entreprises étrangèresAprès trois ans de stagnation, de 2007 à 2009, l'Afii a en effet recensé 782 projets d'investissements étrangers créateurs d'emplois (à distinguer des IDE, les investissements directs étrangers) : c'est 22 % de plus qu'en 2009 et « le meilleur chiffre depuis quinze ans », a souligné la ministre. Si le nombre de projets augmente, la taille moyenne des projets, elle, est en baisse, en raison notamment de la part croissante des projets dans l'énergie et le recyclage, qui génèrent 24 emplois en moyenne, contre 38 dans l'industrie manufacturière. Par ailleurs, les entreprises « réduisent [leurs] ambitions initiales dans un contexte de reprise économique encore fragile », souligne l'Afii. Le nombre d'emplois que ces projets ont créés ou maintenus en 2010 (31.815) paraît finalement bien terne, en hausse de seulement 6 % par rapport à l'année précédente. Peu importe, la ministre n'a pas boudé son plaisir, rappelant que, selon l'Insee, plus de 20.000 entreprises étrangères présentes en France avaient employé en 2010 plus de 2 millions de personnes. Le nombre d'emplois générés baisse parce que la France connaît « une progression des projets à forte densité technologique », explique David Appia, le président de l'Afii. Le nombre de projets en R&D a ainsi progressé de 21 % entre 2009 et 2010. C'est l'une des fonctions d'entreprise qui connaît le plus bel essor dans les projets d'investissement, avec les centres de décision (+ 57 %) et les quartiers généraux (+ 344 %). Ces fonctions tertiaires « génèrent des emplois très qualifiés, porteurs de forte valeur ajoutée », souligne le bilan de l'Afii.Ce dernier montre par ailleurs que les extensions de sites progressent (40 % du nombre de projets en 2010, contre 28 % en 2009), alors que la part du nombre de créations baisse (51 %, contre 62 % en 2009). Les reprises de sociétés françaises en difficulté stagnent autour de 6 %-7 % du total. « Depuis dix ans, 422 projets d'investissement ont été des reprises d'entreprises françaises, ce qui représente 61.000 emplois sauvegardés par des sociétés étrangères », a précisé David Appia. Par secteurs d'activité, le BTP et les matériaux de construction ont été les plus attractifs en 2010 avec une progression de 186 % de leur nombre de projets. L'Allemagne garde sa place de premier investisseur dans l'Hexagone, avec 140 projets, suivie de près par les États-Unis (139 projets). Au total, 65 % des investissements viennent d'Europe. Mais la situation évolue vite et le nombre de projets venant d'Asie, qui ne représentent encore que 11 % du total, ont augmenté de 40 % par rapport à 2009.
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