Les PME

Des PME industrielles. Nicolas Sarkozy, qui interviendra lundi 5 octobre devant près de 2.000 patrons de petites et moyennes entreprises réunis par la CGPME, a insisté pour que les chefs d'entreprise qu'il rencontrera relèvent de l'industrie, secteur qu'il affectionne particulièrement. Le chef de l'État s'exprimera avant trois ministres (Éric Woerth à propos de la fiscalité, Laurent Wauquiez s'agissant de l'emploi, et Hervé Novelli). L'hôte de l'Élysée n'arrivera pas les mains vides : après avoir, en août, exhorté les banques à prêter aux PME, il veut, dans une optique de plus long terme, rétablir le financement en fonds propres de ces entreprises.Le gouvernement est donc à la recherche de palliatifs pour consolider les entreprises à la racine, c'est-à-dire au niveau des fonds propres. Après la création du FSI (Fonds stratégique d'investissement), c'est le fonds de consolidation des entreprises qui devrait être officialisé. Sous la forme de prêts participatifs, il a vocation à permettre aux entreprises de passer la crise. Un fonds de 200 millions d'euros, qui prendra la forme d'un partenariat public-privé (banques, assureurs et État).Le chef de l'État se situe donc, déjà, dans une optique de moyen-long terme ? s'agissant de fonds propres ?, même si la question du court terme, à savoir la trésorerie des entreprises, est loin d'être réglée.Les PME sont allées au bout de leurs forces depuis l'effondrement des carnets de commandes en décembre dernier. Elles ont utilisé toutes leurs ressources propres (intérim, gestion des stocks et du besoin en fonds de roulement) et les dispositifs extérieurs mis en ?uvre. Ainsi, Oséo a-t-elle connu une activité débordante tandis que la médiation du crédit, née il y a près d'un an, a permis le dialogue entre PME et banquiers en aboutissant à des solutions constructives (voir ci-contre). De leur côté, les banques plaident non coupables depuis des mois et affirment, communication à l'appui, avoir une démarche proactive auprès des chefs d'entreprise. Pourtant, le bilan est loin d'être satisfaisant. Le crédit aux entreprises ne cesse de fléchir. Les statistiques publiées hier par la Banque centrale européenne font état d'une progression de l'encours dans la zone euro de 0,7 % en août, après 1,6 % en juillet. La situation est plus critique en France : la croissance s'est inscrite à 0,4 %, après 1,3 % en juillet, et le phénomène est particulièrement préoccupant pour les crédits de trésorerie dont l'encours est en décroissance de 12,2 % (voir « La Tribune » du 26 septembre).Comme l'observe Judith Jacobs, directrice du centre d'affaires de Lille de la caisse du Crédit Agricole Nord de France France, « la situation est moins simple aujourd'hui qu'en début d'année pour les PME. C'est maintenant que l'on ressent le ralentissement, les tensions dans la trésorerie, et cela, même si l'on observe une légère reconstitution des stocks. Aujourd'hui, avec des charges fixes incompressibles et l'activité qui ne redémarre pas, on sait que pour certaines les résultats 2009 des PME risquent de ne pas être bons ».
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