Coface pourrait être vendue d'ici un an

Assurance créditCoface sera vendue, mais quand ? Depuis que son actionnaire Natixis a qualifié l'assureur crédit de « participation financière », le petit milieu de la finance s'agite. Les déclarations du directeur général de Natixis lors de la publication des résultats semestriels, fin août, laissent clairement entendre que Coface sera vendue à terme. Laurent Mignon estime qu'il n'y a pas de synergies entre l'assureur crédit, Natixis et ses réseaux des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires. Il connaît bien la société puisqu'il était directeur financier d'AGF lorsque l'assureur a vendu sa part de 25 % dans Coface, début 2000.Au premier semestre 2009, l'assureur crédit a accusé une perte historique de 103 millions d'euros, ce qui empêche toute opération pour le moment. Mais, selon plusieurs sources proches, la société sera vendue dès qu'elle sera redevenue bénéficiaire. Et cela pourrait intervenir assez vite puisque Coface a déjà indiqué que le taux de sinistralité avait baissé. Plusieurs sources estiment en effet que cette vente pourrait avoir lieu d'ici un an si le redressement de Coface est rapide. Dans ce cas, le processus pourrait commencer avant l'été prochain.Quoi qu'il en soit, les candidats potentiels se sont déjà fait connaître, même s'« il n'y a pas de candidature parfaite », selon une source proche. Le nom qui revient le plus régulièrement est celui de Scor. Le réassureur connaît également bien Coface puisqu'il a été son actionnaire à 35 % jusqu'en 2002, avant de vendre sa part à Natexis. Mais le rachat de Coface serait une acquisition lourde à digérer. D'ailleurs, son patron, Denis Kessler, se défend pour l'instant de tout projet d'acquisition et affirme concentrer ses efforts sur la croissance organique de son groupe.Européens sur les rangsUne autre option, déjà envisagée il y a quelques mois, consisterait en une alliance entre la Caisse des dépôts et Oséo. Cette solution publique revêtirait un caractère politique dans le cadre du soutien aux entreprises françaises. D'autres assureurs européens pourraient étudier le dossier, comme Generali, qui ne cache pas ses ambitions de grossir et n'exclut pas de procéder à une augmentation de capital pour financer une acquisition. En revanche, une source proche d'Axa assure qu'« il n'en est pas question car l'assurance-crédit est un métier? de banquier ! ». Quelques fonds d'investissement, comme KKR, Hellman & Friedman, TPG et Cinven, devraient aussi regarder le dossier lorsqu'il sera en vente. Ils ont tous levé des fonds spécialement destinés à investir dans le secteur financier. Les trois premiers ont la particularité de déjà connaître Natixis, puisqu'ils avaient été candidats au rachat de Caceis (conservation de titre) en début d'année. Mais la rareté de la dette continue de les contraindre et hypothèque sensiblement leur potentiel. Restera à fixer une valorisation pour Coface. En rythme de croisière, l'assureur crédit réalise entre 100 et 150 millions d'euros de bénéfice annuel, ce qui le valorise entre 1 et 1,5 milliard d'euros. Coface est valorisée à 1 milliard d'euros au bilan de Natixis, dont 514 millions d'euros sont des écarts d'acquisition. Une fois Coface cédée, ils lui permettront de libérer des fonds propres et de réaliser une confortable plus-value.Matthieu Pechberty
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