La titrisation sort de sa torpeur en Europe

DetteLittéralement gelé à la suite de la faillite de Lehman Brothers, le marché européen de la titrisation donne des signes de convalescence. Cette technique, qui permet aux sociétés de refinancer sur les marchés les prêts qu'elles ont consentis, avait été rendue impossible par la frilosité des investisseurs, mais deux opérations importantes impliquant Lloyds Banking Group et Volkswagen, réalisées la semaine dernière, pourraient avoir donné le signal d'un timide redémarrage.Le bras financier du constructeur automobile a émis pour 520 millions d'euros d'obligations adossées à un portefeuille de prêts automobile, tandis que la banque anglaise a offert pour 4 milliards de livres de titres adossés à des crédits hypothécaires. Deux types d'opération qui n'avaient plus été enregistrés depuis les mois de mai et de septembre 2008. « Le retour de noms reconnus sur le marché primaire européen de la titrisation, qui succède à la récente compression des primes de risque, est un premier pas notable », a commenté Rick Watson, président du Forum européen de la titrisation. Les primes de risque sur les produits titrisés de meilleure qualité ont fondu de moitié depuis le mois d'avril dernier, mais elles restent encore environ trois fois plus élevées que les niveaux d'avant la crise des subprimes. « Dans le cas de l'opération réalisée par Lloyds Banking Group, une prime assez généreuse a été accordée aux investisseurs, ainsi qu'une double sécurit頻, note Jean-David Cirotteau, responsable titrisation à la Société Généralecute; Générale. Ces deux protections, qui garantissent aux porteurs la vente de leurs parts au pair à l'échéance, expliquent en partie l'appétit des investisseurs. Émises avec une prime de 180 points de base sur le Libor, les obligations traitaient hier aux alentours de 130 points de base. « Il s'agit d'un refinancement quasi sécurisé par la Lloyds », estime Jean-David Cirotteau. européens exigeantsAlors que la titrisation s'est débloquée outre-Atlantique, grâce aux financements offerts par la Fed, les investisseurs européens restent exigeants.La reprise de l'activité pourrait dans un premier temps se matérialiser sur certains segments spécifiques, comme la titrisation de prêts conso ou auto. « L'opération réalisée par Volkswagen est typiquement une opération qui devrait se reproduire », explique Jean-David Cirotteau. Les spreads sur les titres adossés à des prêts auto, aujourd'hui aux alentours de 110 points de base, pourraient alors, selon lui, casser rapidement la barre des 100, voire des 50 points. J. B.
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