« Giselle », ballet intemporel

danseLa nouvelle saison danse de l'Opéra de Paris s'ouvre en beauté avec un classique dont on ne se lasse pas. Créé en 1841 sur une chorégraphie de Jean Coralli et une musique d'Adolphe Adam, « Giselle » fait partie de ces spectacles populaires qui traversent les siècles en majesté et ne cessent d'inspirer (Mats Ek, notamment, en a donné sa vision en 1982). La version qui nous est présentée est une adaptation de 1991 signée Patrice Bart et Eugène Polyakov. Ce « ballet blanc » ? référence à la couleur de ses longs tutus ? s'inscrit dans la période romantique et en marque le zénith. Les codes du genre apparus en 1832 dans « la Sylphide » sont bien repris mais retravaillés, polis jusqu'à la perfection.bouleversanteLe rideau se lève sur un village durant les vendanges. Nous découvrons Albrecht, prince de Silésie, déguisé en paysan dans le but de séduire incognito la jeune Giselle. Lorsqu'il est avec elle, l'homme oublie les contraintes dues à son rang. Il s'invente une nouvelle vie, rêve d'un bonheur simple. Bien évidemment, la réalité refait rapidement surface en la personne de Bathilde, promise « officielle » du prince. Comprenant la duperie, Giselle perd la raison et meurt. Dans cette scène, Aurélie Dupont ? qui incarnait l'héroïne le soir de la première au côté de Nicolas Le Riche ? est bouleversante. Les cheveux détachés, les yeux remplis d'une terreur qu'on sent mener à la folie, tout son corps suinte la douleur de la trahison. Inoubliable.Cette fin tragique annonce la noirceur du second acte. La végétation touffue du début a laissé place à des arbres décharnés. Une brume diaphane envahit le plateau tandis qu'une armée fantastique se lève, menée par la reine Myrtha (Marie-Agnès Gillot, imposante). Ce sont les « Willis », les fantômes de jeunes filles mortes avant leurs noces, prêts à traquer les hommes qui ont causé leur malheur. Des vagues de tutus blancs déferlent alors dans l'obscurité, aussi séduisantes que menaçantes et impitoyables. Giselle en fait partie. Mais, elle, aura pitié de son prince. La dernière danse qu'elle lui offrira ne sera pas celle de la mort mais celle de la renaissance. n « Giselle » au Palais Garnier jusqu'au 12 octobre. Tél. : 0892.89.90.90 www.operadeparis.fr.
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