Accor sera scindé en deux entités dès vendredi

Le vote de la scission d'Accor en deux entités autonomes n'a été qu'une formalité lors de l'assemblée des actionnaires qui s'est tenue ce mardi. La séparation des activités a été approuvée à 88,5 % malgré la protestation de la CGT pour qui « la scission, c'est un démantèlement ». La hausse de 77 % en moyenne des jetons de présence du conseil d'administration a finalement été le seul point d'agacement des actionnaires présents. Mais la résolution a été votée. Les actionnaires d'Accor seront donc, dès le 2 juillet, actionnaires de deux nouvelles sociétés cotées. Pour chaque action Accor, ils recevront une action Accor hôtellerie et une action Edenred, la nouvelle entité dédiée aux titres services. En réponse à la question d'un actionnaire, le PDG d'Accor Gilles Pélisson a indiqué que les analystes financiers estiment que l'action Edenred, dont le cours sera fixé jeudi par Euronext, pourrait être valorisée entre 11 et 14 euros et celui d'Accor entre 26 et 29 euros. L'espace d'une séance, vendredi, le CAC 40 comptera 41 sociétés. Dès lundi prochain, seul Accor restera dans l'indice de référence.Émotion et enthousiasmeÀ la tête d'Accor depuis quatre ans et demi, Gilles Pélisson a expliqué pourquoi il avait porté ce projet de scission depuis un an, après s'y être opposé dans un premier temps. « J'ai changé d'avis car, entre-temps, nous avons profondément transformé notre activité services. » Le résultat opérationnel de cette dernière a été multiplié par deux en quatre ans et une quinzaine d'acquisitions ont été réalisées entre 2005 et 2009. De son côté, l'activité « hôtellerie, dans un nouveau modèle économique générateur de cash, peut très bien vivre sans le cash des activités services ». Accor a mis en place une stratégie de développement moins capitalistique, qui va lui permettre d'accélérer le rythme des ouvertures. L'objectif d'Accor est de se hisser de la cinquième à la troisième place mondiale du secteur. De plus, il n'y a pas de synergies commerciales entre les deux métiers. Et les deux principaux actionnaires, Colony et Eurazeo, sont convaincus que deux spécialistes peuvent être mieux valorisés en Bourse qu'un groupe présent sur plusieurs métiers.L'actuel directeur général d'Accor, Jacques Stern, qui prend la présidence d'Edenred, se lance dans cette nouvelle vie avec « un peu d'émotion » et beaucoup d'enthousiasme. Le secteur des titres services est en croissance de 7 % par an pour les avantages aux salariés, dont les tickets restaurant, et de 20 % pour les produits récompensant les performances. « Nous sommes prêts à aller de l'avant pour conquérir cette croissance », assure-t-il. Héléna Dupuy
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