EADS poursuit sa conquête du marché militaire américain

C'est dans quelques jours - le 9 juillet prochain - que l'appel d'offres du mégacontrat des avions ravitailleurs sera enfin clos. La décision des autorités américaines est attendue pour l'automne, juste avant les élections de mi-mandat. Un éventuel revers ne serait pas obligatoirement un échec irréversible pour EADS dans sa conquête du marché militaire américain.Le groupe, en effet, ne désarme pas et peut compter sur d'autres atouts. Au premier rang desquels, la filiale d'EADS North America, American Eurocopter. Implantée sur ce marché depuis quarante ans, cette entreprise y est bien intégrée et jouit d'une certaine visibilité. Notamment depuis 2006, année où elle a remporté le contrat LUH (Hélicoptère léger utilitaire) d'un montant de 2 milliards de dollars pour la fourniture de 345 hélicoptères aux autorités américaines. Le fabricant vient de livrer la semaine dernière le 120e exemplaire de cet appareil dérivé de l'EC145. lot de consolationBien entendu, la filiale d'EADS North America n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Et pourrait même d'ailleurs permettre au groupe européen de faire une percée décisive sur le marché militaire américain. Forte de son succès, elle va participer à un appel d'offres, qui va être lancé en avril 2011 par l'armée américaine. Baptisé Armed Aerial Scout (AAS), celui-ci porte sur la fourniture de 500 appareils pour un montant de 6 à 8 milliards de dollars. Ce serait en soi un beau lot de consolation si EADS devait être éconduit par les autorités pour les avions-ravitailleurs. American Eurocopter compte y aligner une version modifiée du LUH, qui a déjà donné satisfaction. Trois prototypes sont déjà à l'étude et font l'objet d'essais en vol, dont l'un a eu lieu lundi. L'enjeu est conséquent et le patron d'American Eurocopter, Marc Paganini, présage déjà une concurrence pour le moins féroce avec la présence de Bell, Boeing, Sikorsky et d'autres.1.000 salariés d'ici un anMais American Eurocopter connaît ses atouts. Il est leader aux États-Unis avec une part de marché sur le commercial de 53 %, devant Bell (26 %), et revendique en unités 23 % du marché militaire. Par ailleurs, la filiale d'EADS North America entend devenir la plus américaine des sociétés européennes. Pour cela, elle ne lésine pas sur les moyens pour renforcer sa présence aux États-Unis, précisément sur ses deux centres de Grand Prairie au Texas et de Colombus dans le Mississippi. Le groupe a investi 80 millions de dollars depuis 2003, a doublé sa taille en quatre ans et augmenté de 78 % ses effectifs sur le territoire américain depuis 2005 pour les porter aujourd'hui à plus de 800 personnes. Il entend franchir le cap des 1.000 salariés d'ici un an. Enfin, et surtout, il ne compte pas faire cavalier seul pour l'appel d'offres AAS. Il compte sur un partenaire de marque, à savoir Lockheed Martin qui lui fournira le matériel logistique et militaire pour équiper ses appareils. Autant de raisons de croire que si EADS ne fait pas son entrée sur le marché militaire américain via les avions, il a des chances de le faire via ses hélicoptères. Gaël Vautrin, au Texas et au M
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