Dans l'impasse, la Roumanie augmente sa TVA

Sur le papier, le plan d'austérité des autorités roumaines avait tout pour séduire le FMI. Il prévoyait notamment la baisse de 25% des salaires des fonctionnaires et la réduction de 15 % des retraites. Sa mise en application a cependant été une autre paire de manches. Si le gouvernement a pu résister aux virulentes critiques de l'opposition et à la colère de la rue, il n'a rien pu faire devant le verdict de la Cour Constitutionnelle, vendredi, d'invalider une partie de ces mesures de rigueur, dont la réduction de 15% des retraites. À l'annonce de cette décision, le Premier ministre, Emil Boc, a réuni son cabinet dans la précipitation pour tenter de trouver une alternative à ce revers et rassurer le Fonds monétaire international (FMI) dont une mission se rend vendredi à Bucarest. La TVA va être augmentée de 5 points pour passer de 19 à 24 % à partir du 1er juillet. « La réaction hâtive du gouvernement montre que la situation est très grave et que l'Etat est sans doute au bord de la faillite et a besoin de liquidité », estime l'économiste Ilie Serbanescu. Et d'ajouter : « la seule solution pour toucher le plus rapidement possible cet argent était de faire ce qu'avait proposé le FMI initialement, c'est-à-dire augmenter la TVA ».Critiques incessantesLoin de faire l'unanimité, cette décision a isolé un peu plus le pouvoir du reste du pays, où depuis deux jours les critiques sont incessantes. Le leader des sociaux-démocrates, Victor Ponta, estime que l'augmentation de la TVA va « enterrer totalement l'économie privée » et augmenter l' « évasion fiscale » et la « corruption ». Même son de cloche dans le milieu des affaires, où l'on craint une « hausse de l'inflation et une baisse du pouvoir d'achat et donc de la consommation ». Le représentant du FMI à Bucarest, Mihai Tanasescu, estime que la hausse de la TVA, même si elle ne résoud le problème des retraites, permettra un retour à l' « équilibre financier ». Il n'a pour l'instant convaincu personne. Le Leu, la monnaie roumaine, a atteint mardi son plus bas historique à 4,35 leu pour un euro. Jonas Mercier, à Bucarest
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