Les banques de la zone euro craignent un choc de liquidités

C'est ce jeudi qu'arrive à échéance la première des trois opérations de refinancement à un an consenties par la Banque centrale européenne au système bancaire de la zone euro pour conjurer la crise. Pas moins de 1.121 banques avaient alors participé à l'opération, obtenant le montant record pour une seule adjudication de 442,24 milliards d'euros, alloués au taux fixe de 1 %, toutes les requêtes ayant été honorées. Lorsque la BCE avait annoncé fin décembre sa dernière opération à un an, amorçant les premières étapes de sa stratégie de sortie de crise, les marchés avaient retrouvé une certaine sérénité et la demande avait été beaucoup plus modérée, se limitant à 96,9 milliards d'euros, et à la participation de seulement 224 établissements financiers. Mais c'était avant l'éclatement de la crise de la dette souveraine de la zone euro. Depuis lors, il se confirme de jour en jour que certaines banques implantées dans la zone euro sont de plus en plus dépendantes des liquidités fournies par la banque centrale. Au cours des dernières semaines ces banques, redoutant une nouvelle déstabilisation du système financier, ont parqué des quantités astronomiques de liquidités. Certains jours, près de 400 milliards d'euros ont été stockés, auprès de la facilité de dépôt à 24 heures de la BCE, pourtant faiblement rémunérée à 0,25 %. Le compte à rebours du remboursement massif étant lancé, la crainte d'un asséchement brutal des liquidités provoque des tensions renouvelées sur les taux. L'Euribor trois mois, baromètre de la confiance sur le marché interbancaire, est remonté à son niveau le plus élevé depuis neuf mois, à 0,761 % hier, même s'il reste très éloigné du niveau de crise du début 2008. Le désarroi est aujourd'hui d'autant plus grand que la BCE a dû récemment différer sa stratégie de sortie de crise et renoncer à certains de ses principes qui semblaient intangibles. A commencer par les achats de titres de la dette publique des pays de la zone euro. Taux attractifDès mardi, les grandes manoeuvres ont commencé. Lors de son opération de refinancement hebdomadaire, la BCE a alloué un montant beaucoup plus important de liquidités - 162,9 milliards de dollars - qu'une semaine auparavant. Revers de la médaille : les craintes sont telles que pour la première fois la BCE n'est pas parvenue à draîner les 55 milliards d'euros de dépôts qu'elle escomptait pour neutraliser ses achats d'emprunts d'Etat. Malgré un taux attractif de 0,54 %, les banques ne lui ont fourni que 31,9 milliards. Ce mercredi, les yeux seront rivés sur l'opération à trois mois, au taux fixe de 1 %, prévue spécialement pour aider les banques à faire face à l'échéance du lendemain. Pour les experts de RBS, les quantités allouées seront suffisantes pour ne pas entamer cruellement la liquidité excédentaire, actuellement évaluée à 260 milliards d'euros, au-delà de jeudi, permettant d'éviter des tensions accrues sur les taux au jour le jour. Mais la BCE va devoir continuer à jouer les pompiers pendant encore un bon moment.la crainte d'un assèchement brutal des liquidités provoque des tensions renouvelées sur les taux.
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