Le portefeuille boursier de l'Etat malmené par la crise

En France comme ailleurs dans la zone euro, la résorption des déficits est devenue la principale préoccupation des gouvernements. Parmi les sources de recettes potentielles, l'une d'entre elles, pourtant très liquide, est assez rarement évoquée. Il s'agit du portefeuille boursier de l'Etat. Selon l'APE (Agence des participations de l'Etat), sa valeur atteignait, sur la base des cours actualisés au 25 juin, 87,9 milliards d'euros. Un montant équivalant à deux fois les 40 milliards d'euros de réduction de déficit attendu pour 2011. On peut se demander dans quelles mesures l'Etat pourrait être amené à activer ce levier de ressources pour tenir sa feuille de route. Du côté l'APE, on assure « ne faire l'objet d'aucune pression particulière de la part du gouvernement dans ce sens ». Tout en rajoutant que les conditions de marché actuellement peu favorables ne s'y prêtent pas. Et pour cause. Depuis la veille de la chute de Lehman Borthers le 15 septembre 2008, l'Etat a vu son placement fondre de près de 38 milliards d'euros. Et cela alors que 18 milliards d'euros sont imputables au décrochage des marchés financiers au cours des six premiers mois de l'année. Heureusement, quelques lignes d'actions ont résisté à la débandade. C'est le cas d'Aéroports de Parise Paris, valorisé 2,8 milliards d'euros dans le portefeuille de l'Etat, et dont le cours a limité son repli à 3 % par rapport au 1er janvier. Pressions vendeusesCertaines actions comme Safran ont même offert à Bercy une plus-value potentielle de 67 % en six mois, correspondant à plus d'un milliard d'euros. Autre belle performance, EADS, qui malgré plusieurs contretemps commerciaux, est parvenu à renouer avec la confiance des investisseurs, passant de 14 euros le 31 décembre 2009 à 17,5 euros le 25 juin. Permettant, au passage, l'encaissement d'un gain de 420 millions d'euros. Ces bonnes performances liées, pour l'essentiel, à l'industrie aéronautique, n'ont pas suffit à contrecarrer les pressions vendeuses sur les autres titres détenus en participation. Parmi eux, figurent les 51,2 milliards d'euros représentant 84,5 % du capital d'EDF. La faillite de Lehman Brothers a fait perdre plus de 25 milliards d'euros à l'Etat sur cet investissement. Sachant que les pertes accumulées durant le semestre écoulé s'élèvent à près de 13 milliards d'euros. Autre source de déficit boursier : la participation dans le capital de GDF Suez évaluée à 19,8 milliards d'euros contre près de 25 milliards d'euros à fin 2009.
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