Revirement à 180 degrés. Google va cesser de rediriger les internautes chinois vers son site hongkongais. À l'origine de la manoeuvre : la peur du moteur de recherche de perdre sa licence chinoise, qui arrive à échéance ce mercredi. « Il apparaît clairement des conversations que nous avons eues avec les responsables du gouvernement chinois qu'ils estiment la réorientation inacceptable », explique le directeur juridique de Google, David Drummond sur son blog. « Et sans licence, nous ne pouvons pas gérer de site Web commercial du type google.cn. De ce fait, Google deviendrait effectivement noir en Chine ». Alors qu'il était depuis trois mois orienté vers le site hongkongais (google.com.hk), l'internaute chinois recommence à arriver sur la page d'accueil chinoise google.cn. Un lien placé sous le moteur de recherche l'oriente vers la page d'accueil hongkongaise. Lorsque l'internaute fait une recherche à partir de la page chinoise, sa réponse est également traitée par la version hongkongaise du moteur, moins filtrée par la censure. Mais de nombreux sites que le gouvernement de Pékin n'approuvent pas restent bloqués en Chine, même via la version hongkongaise du moteur. De même, Google.hk.com est souvent indisponible en Chine. Les licences, indispensables à tous les sites opérant en Chine, sont normalement renouvelées de manière quasi automatiques chaque année par le ministère de l'industrie et de l'informatique. Bonne volontéCette réouverture de Google.cn doit être vu comme un signe de bonne volonté donné aux autorités chinoises. Car, Google a entamé un long bras de fer ces derniers mois avec le gouvernement chinois. Le moteur avait constaté sur ses serveurs des actes de piratage en masse, dont le but était semble-t-il notamment de dérober les adresses Gmail (le messagerie de Google) des internautes. La lumière n'a jamais été faite sur l'affaire, mais Google laisse entendre que le gouvernement pouvait être leur instigateur. En parallèle, le moteur s'était plaint de la censure, menaçant de quitter le pays. Il avait finalement retendu la main à la Chine, un marché à très fort potentiel. Malgré ces signes de bonne volonté, Google a subi un exode de ses cadres et des partenaires participant à son programme publicitaire. Sandrine C

latribune.fr

29 Juin 2010, 23:23

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