Il faut de méfier des idées reçues, dit-on. La preuve avec une étude réalisée par le cabinet GfK, dans le cadre du salon européen des jeux vidéo, qui s'est ouvert lundi à Cannes et fermera ses portes jeudi. Selon cette enquête, les plus gros consommateurs de jeux vidéo ne sont pas les Américains. Ni les Asiatiques. Mais les Européens, dont les dépenses en jeu vidéo ont représenté 39 % d'un marché mondial évalué à 55 milliards d'euros en 2009. Les États-Unis arrivent en deuxième position, avec une part de marché de 33  %, suivis de la zone Asie-Pacifique (24 %) et de l'Amérique Latine (4 %). Et, au sein de cette Europe de « gamers », la France fait très bonne figure, avec un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros l'an dernier, ce qui la place au deuxième rang ex-aequo avec l'Allemagne, derrière le Royaume-Uni, où le marché du jeu vidéo s'élève à 4,6 milliards d'euros. Pourtant, la France ne compte que 25 millions de joueurs, contre 35,5 millions outre-Rhin et 31,3 millions de l'autre côté de la Manche. Mais les joueurs français dépensent davantage. Selon un rapport publié par TNS et Gameindustry.com, le panier moyen s'élève à 140 euros par an et par joueur, en France, pour l'achat de jeux, alors qu'il se limite à 103 euros en Allemagne.Développement d'InternetSi la France est en aussi bonne position sur le marché mondial des jeux vidéo, c'est parce qu'elle a une longueur d'avance dans cette industrie. La France a en effet créé des jeux vidéo dès le début des années 1980, alors que la Corée, par exemple, n'a commencé à en produire qu'à partir du milieu des années 1990. Autre illustration de la forte culture du jeu vidéo en France : nombre d'éditeurs d'envergure internationale sont français, comme Activision Blizzard (groupe Vivendi), Ubisoft et Atari (ex Infogrames). Enfin, à l'heure où les jeux en ligne se multiplient, l'accès des foyers français à ce type de divertissement est facilité par leur taux d'équipement élevé en haut débit.C'est précisément le développement d'Internet qui va bousculer les positions sur le marché mondial des jeux vidéo, au cours des prochaines années. Grâce à l'adoption croissante du Web par les consommateurs de pays aussi peuplés que la Chine et l'Inde, l'Asie deviendra la zone géographique la plus consommatrice de jeux vidéo, dans le monde, en 2014, prédit Pricewater houseCoopers. À cet horizon, l'Asie devrait peser 41,3 milliards de dollars (34 milliards d'euros) dans l'industrie mondiale des jeux vidéo, soit une part de marché de 47,6 %, selon le cabinet. L'Europe, elle, sera reléguée au deuxième rang, avec une part de marché de 26,5 %. La roue tourne.

latribune.fr

29 Juin 2010, 23:23

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