Nous espérons devenir le troisième constructeur automobile mondial derrière Volkswagen et Toyota, avec 6,5 millions de ventes en 2012 », affirme sans ambages Steve S. Yang, président du coréen Hyundai en charge de l'international. Accès de mégalomanie ? Simple provocation ? Pas si sûr. Le constructeur, qui a démarré la production de sa première voiture, la Pony, en 1975 avec l'aide du japonais Mitsubishi, se situe déjà au cinquième rang mondial devant Honda, PSA ou Fiat.En outre, sa production hors de Corée continue de croître obstinément malgré la crise (+ 4 % sur dix mois, à 1,51 million de véhicules). La firme augmente ses capacités en Inde et en Chine, où elle est déjà très implantée. Dans l'ex-empire du Milieu, ses ventes devraient augmenter de 80 % en 2009 et une troisième usine est planifiée pour porter le potentiel à près d'un million d'unités. Hyundai démarrera aussi une usine début 2011 en Russie puis une autre en 2012 au Brésil. Aux États-Unis (+ 5 % à 634.000 ventes sur dix mois) et en Europe (+ 14 % à près de 500.000), il estime aussi avoir encore un potentiel de croissance. Dès lors, l'objectif de doubler Ford et Renault-Nissan ne semble pas si démesuré qu'il en a l'air.le plein de nouveautésD'autant que le groupe de Séoul, qui offre l'une des gammes les plus complètes du monde, est en pleine offensive pour ses produits. La marque Hyundai vient ainsi de renouveler sa familiale Sonata, très populaire en Corée ou aux États-Unis, et lance un nouveau 4?X?4 compact, l'ix35, qui arrivera fin février 2010 en France. Il prévoit de commercialiser en octobre 2010 le minispace ic25, concurrent du Citroën C3 Picasso et fabriqué en République tchèque, en même temps qu'un coupé haut de gamme. Un monospace compact, l'ic35, rival du Renault Scénic, débarquera dans deux ans. Aux États-Unis, Hyundai compte beaucoup sur ses berlines haut de gamme Genesis et Equus. Sa filiale Kia prépare également un minispace et un « petit » 4?X?4.Fort de ses bons résultats financiers (555 millions d'euros de profit net au troisième trimestre pour la marque Hyundai, 230 millions pour Kia), le groupe prévoit par ailleurs d'investir 2,3 milliards d'euros d'ici à 2013 pour réduire les émissions de CO2. Hyundai a commercialisé en juillet sa voiture hybride roulant au gaz GPL et à l'électricité, qui émet moins de 100 grammes de CO2 au kilomètre. Une grande berline hybride arrivera fin 2010 aux États-Unis et en 2012 en Europe. L'hybride rechargeable est prévu pour 2013. Un modèle 100 % électrique est escompté l'an prochain en Corée.Le consortium, dont la capitalisation boursière a bondi de 170 % sur neuf mois, à 36,5 milliards d'euros, espère avec tout cela tirer vers le haut son image de constructeur bas de gamme. Mais ce sera peut-être là l'écueil le plus difficile à franchir.

latribune.fr

30 Nov 2009, 1:45

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