Le génie civil se veut plus durable

constructionLe génie civil est parfois associé à des images peu flatteuses : le gris du béton, le noir du bitume. Le secteur veut montrer qu'il a un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Le Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC) organise aujourd'hui, à l'occasion de la célébration de ses soixante ans, un colloque intitulé « Imaginer un génie civil durable ». Une petite révolution pour les ingénieurs des Ponts. « Nous devons être plus vigilants sur l'impact qu'ont, par exemple, les constructions d'infrastructures en termes de consommation d'énergie et d'émissions de gaz à effet de serre mais aussi sur la vie des personnes et la biodiversit頻, relève la directrice générale du LCPC, Hélène Jacquot-Guimbal. « Toute la chaîne alimentaire ou biologique peut être bousculée quand on édifie une route ou un pont. Nous devons apprendre à travailler avec les laboratoires de sociologie et de biologie, ce qui ne va pas manquer d'accroître la complexité à laquelle sont confrontées les entreprises sur les chantiers », poursuit-elle.Mais le potentiel d'amélioration est bien réel. Le béton, matériau par excellence du génie civil, est fabriqué à partir de granulats (sable, gravillons), agglomérés par du ciment. Or, la production de 1 tonne de ciment libère 860 kilos de CO2, dont 60 % proviennent du calcaire et 40 % des combustibles fossiles. En utilisant un « béton vert », moins consommateur de ciment, développé en laboratoire mais non encore commercialisé, « on peut économiser 200 kilos de CO2 par mètre cube de béton. Sachant que la consommation française de béton est estimée à 60 millions du mètres cubes, 12 millions de tonnes de CO2 pourraient ne pas être émises », détaille Hélène Jacquot-Guimbal. L'utilisation d'un béton de ce type est toutefois plus complexe car il met plus de temps à prendre. Il faut passer à de la préfabrication en usine, ce qui implique de modifier le système industriel.D'autres innovations sont déjà mises en pratique ou à l'étude. Ainsi, en mélangeant du « vieux » bitume avec de l'huile végétale propre à lui redonner de la souplesse, il est possible de reconstruire la couche d'enrobé et d'éviter de déplacer des norias de camions pour aller chercher des granulats. Le LCPC développe aussi des écocomparateurs qui permettent d'évaluer les conséquences des choix de telle ou telle structure. Sophie Sanchez
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