CNP Assurances renforcé par l'entrée de la Caisse des dépôts au capital de La Poste

Le patron de la CDC renonce à siéger au conseil de plusieurs filiales, mais reste à la CNP.
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L'entrée de la Caisse des Dépôts au capital de La Poste, conclue en octobre, semble de nature à conforter l'ancrage de CNP Assurances au sein de ce pôle public. Dernier signe en date, la Caisse a annoncé ce lundi que son directeur général, Augustin de Romanet, renonçait à siéger au conseil d'administration de deux de ses filiales, Dexia et Icade, où elle sera représentée par son directeur général adjoint, Antoine Gosset-Grainville... mais elle a décidé de maintenir la double présence de sa direction générale au conseil du Fonds stratégique d'investissement et de CNP Assurances. Une décision qui illustre l'importance stratégique du leader français l'assureur vie aux yeux de la Caisse.

« CNP Assurances représente un tiers du bénéfice de La Banque Postale (LBP) et un tiers du résultat consolidé de la Caisse des Dépôts, explique une source proche de l'assureur, donc on voit mal comment LBP pourrait se passer de la CNP après 2015 », date d'échéance du pacte qui scelle les liens capitalistiques et commerciaux de la CNP avec LBP et le groupe BPCE (voir graphique), qui sont également ses distributeurs.

Développer des « synergies »

Cette vision semble partagée du côté de la Caisse des dépôts. « L'entrée au capital de La Poste renforcera notre collaboration dans le cadre de CNP Assurances », déclarait ainsi Augustin de Romanet dans une interview à « La Tribune », le 21 octobre, envisageant même le développement de « synergies ». Reste à savoir quelle sera la position de BPCE. Le groupe mutualiste pourrait en effet être tenté de sortir de CNP en vue de rassembler ses usines d'assurance-vie, aujourd'hui partagées entre la CNP côté Caisse d'Épargne et Natixis Assurances côté Banque Populaire. À condition toutefois d'y gagner au change. « Pour 17 % du capital de CNP, la Caisse d'Épargne bénéficie des frais de gestion les plus bas d'Europe et des commissions les plus compétitives du marché », souligne-t-on dans l'entourage de l'assureur. Surtout, l'entrée en vigueur de Bâle III devrait pénaliser la détention de filiales d'assurance par les banques, notamment au-delà de la barre des 10 %. « S'il faut ajuster la participation de BPCE à 9,9 %, on pourra trouver une solution », indique-t-on dans l'entourage de la CNP, qui tient à conserver ses deux réseaux distributeurs. Et si la détention d'assurance se révélait trop dissuasive, « il n'est pas impossible que BPCE soit de nouveau tentée de nous revendre Natixis Assurances », veut-on croire chez CNP.

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