L'essai auto du week-end : Renault Wind, autant en emporte le vent

Sympathique, ce roadster sur base de Twingo veut mettre le sport cheveux au vent à portée de tous. Amusante à piloter sur petite route sinueuse, la Wind est quand même spartiate. Un peu fatiguant dans la vie de tous les jours.

Voilà une idée originale et sympathique. Ce mini-roadster se veut dans l?air du temps: petit, pas trop vorace en carburant et pas trop cher. Une sportive découvrable à la portée de tous ! Concoctée sur une base de Twingo, et donc d?ancienne Clio II, cette Slovène (assemblée à Novo Mesto) est à peine plus grosse que sa petite s?ur. Stricte deux places, la Wind se révèle évidemment spartiate et réalisée à l?économie. C?est même sa raison d?être.

Toit ingénieux

La carrosserie ne peut être qualifiée de belle. Rien à voir, en effet, avec le charme sensuel d?une Mazda MX5 japonaise qui évoque les roadsters britanniques des années soixante ! Ici, c?est simple et rustique. Mais, les formes rondouillardes lui donnent une certaine personnalité. Ingénieux, le toit se rabat électriquement dans le coffre. Un système pratique et satisfaisant. Sauf que les vitres ne remontent pas automatiquement lors de la remise du toit en place? Agaçant. Certes, ce n?est pas un vrai cabriolet. Mais, on profite quand même du grand air et, d?ailleurs, des remous qui vont avec. Critiquons quand même au passage la très mauvaise visibilité vers l?arrière générée par ce système. De trois-quarts arrière, c?est carrément dangereux ! Les man?uvres en deviennent difficiles. On recule au jugé, sans trop savoir où on va?

Manque de charme à l?intérieur

A l?intérieur, les assemblages paraissent sérieux. Rien à redire. Mais, tout est réalisé au centime d?euro près. Les plastiques durs évoquent davantage une Dacia Logan qu?une MG ou une Triumph d?antan. Cet univers "plastoc" bas de gamme manque cruellement de charme et de gaieté. Mais il permet d?abaisser au maximum les coûts de revient. Les sièges, enveloppants, sont satisfaisants. Mais pas l?absence de rangements ou de cendrier. Pas moyen de jeter un vieux mouchoir ou un papier de bonbon. En accessoire, on peut bien se procurer un cendrier baladeur, mais il faut le coincer dans les bacs de portières, pas du tout prévus pour ça. Un bricolage indigne. On pestera encore plus fort contre le compteur de vitesse, illisible à certains moments de la journée car très sensible aux variations de la lumière extérieure. Comment a-t-on pu laisser passer ça ? Il arrive qu?on ne sache pas très bien, à dix kilomètres-heure près, à quelle vitesse on roule. Suicidaire à l?heure de la "radarisation" à outrance ! Un défaut à corriger immédiatement.

Plaisant sur route, pénible en ville

La petite bombe est vive, dynamique, avec un petit moteur volontaire. Durant les premiers kilomètres, on se montre béat de satisfaction. Et puis, au fur et à mesure, on s?aperçoit que cette motorisation turbo essence de très faible cylindrée présente le défaut habituel du genre: un manque de répondant en bas du compte-tours. Du coup, avec un embrayage difficile à doser, les démarrages génèrent souvent des à-coups. Et la progression à faible vitesse dans les embouteillages se montre assez pénible. La conduite est alors heurtée et brusque. Peu agréable. Pour ne rien arranger, le levier de vitesses, ferme, accroche un peu au passage des rapports. Sur route secondaire, le milieu idéal pour la Wind, ces défauts s?estompent et le moteur se présente sous ses aspects les plus séduisants. Là on s?amuse, même si, dans l?absolu, la puissance reste mesurée. Le comportement routier est enjoué et la voiture s?inscrit bien dans les courbes. Elle colle au bitume, avec une belle maniabilité. La direction à assistance électrique se révèle précise, quoique un peu légère sur autoroute à partir de 110. De ce point de vue, la Wind est plutôt réussie. Mais, attention aux revêtements en trop mauvais état ! Les trépidations font alors perdre de la précision à la trajectoire. Le freinage n?est pas exceptionnel et demeure sensible aux inégalités de la chaussée. Mais, rien de grave.

Bruit peu flatteur

Malheureusement, la Wind est inconfortable. Les pavés, saignées et ralentisseurs, que les pouvoirs publics parsèment sur nos chaussées, sont abordés très sèchement. Fatiguant à la longue au quotidien. Même si l?inconfort est évidemment un défaut moins grave sur une telle voiture que sur une familiale. On se lassera aussi du bruit. D?autant que le moteur, très sonore, évoque davantage une machine à laver qu?un V6. Pas très flatteur.

Consommations pas si basses

Les consommations devaient en principe rester contenues. Pourtant, notre moyenne de 10,4 litres de sans plomb aux cent n?a rien d?exceptionnel. Même si nous avons fait beaucoup de ville. Contrairement aux idées reçues, cet essai prouve qu?un mini-moteur très sollicité n?est pas forcément plus sobre qu?un gros mené plus calmement pour des performances identiques. Sans parler de la longévité. Une mécanique "survitaminée", utilisée constamment à la limite, supportera-t-elle des dizaines de milliers de kilomètres sans broncher ? Pas si sûr.

Prix attractif

Le prix de 17.500 euros en fait un véhicule unique en son genre. C?est sûr, à ce tarif, il n?y a pas de concurrente directe. Alors, pari gagné ? Oui, pour l?originalité, le toit escamotable et le plaisir procuré sur route départementale sinueuse. Non, pour le manque de sensualité de la présentation ou l?agrément réduit dans les embouteillages citadins. Cette voiture "coup de c?ur" à l?usage limité parviendra-t-elle à séduire ? Nous, nous préférerions mettre 2.000 euros de plus pour une Peugeot 207 CC moins extrême et plus civilisée. Ou acheter une Mazda MX5 d?occasion.

Modèle d?essai: Renault Wind 1,2 TCE Dynamique : 17.500 euros

Puissance: 100 chevaux (essence)

Dimensions: 3,84 (long) x 1,60 (large) x 1,38 (haut)

Qualités: prix attractif, toit escamotable intelligent, concept original, plaisir sur route sinueuse, moteur vif

Défauts: manque d?agrément dans les embouteillages, bruit, confort spartiate, présentation sans charme, compteur de vitesses illisible

Concurrentes: Peugeot 207 CC 1,6 VTi Sport : 19.750 euros ; Fiat 500C Abarth : 21.200 euros

Note: 12,5 sur 20

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.