Dans son palmarès jazz, l'Académie Charles Cros a fait montre d'éclectisme : un prix In honorem (1) pour l'ensemble de sa carrière au batteur Roy Haynes, légende ayant débuté aux côtés de Charlie Parker dans les années 40, et un grand prix au jeune trompettiste Ambrose Akinmusire, étoile montante de la scène new-yorkaise.

Couronné peu de temps après une nouvelle tournée en France pour la promotion de son dernier album "Roy-Alty" (Dreyfus Jazz) où le batteur conduit son jeune groupe justement baptisé Fountain of Youth, Roy Haynes figure parmi les légendes de l'instrument aux côtés de Max Roach, Elvin Jones ou encore Paul Motian qui vient de disparaître. "Que dire de Roy Haynes, disait ainsi en septembre Jazz Magazine, si ce n'est qu'en termes de modernisme, d'évolution et de révolution menées pendant plus de six décennies, il reste le meilleur ?".

Lauréat du Grand Prix, Ambrose Akinmusire s'est rapidement imposé comme l'un des innovateurs les plus remarquables de la jeune génération à la trompette. Doté d'une solide formation, le trompettiste new-yorkais s'est révélé au public français par sa participation au dernier groupe de Michel Portal, notamment lors de concerts à la salle Pleyel et au Théâtre des Champs-Elysées. Ses qualités - "une quête, moins méthodique qu'amoureuse de beautés inouïes", selon le Dictionnaire du jazz - s'épanouissent dans un album accueilli avec respect au printemps "When The Heart Emerges Glistening" (Blue Note-EMI).
 

(1) Deux autres prix In Honorem ont été attribués, au chanteur Louis Chédid et à la cantatrice Mady Mesplé.