Pékin condamne la vente illégale des deux bronzes et menace Christie's

Pékin vient de condamner la vente "illégale" à Paris la veille de deux bronzes chinois pillés il y a près de 150 ans et indiqué que la maison Christie's en assumerait les conséquences.

La Chine vient de condamner ce matin la vente "illégale" à Paris la veille de deux bronzes chinois pillés il y a près de 150 ans à Pékin. "L'Administration d'Etat des vestiges et monuments s'oppose fermement et condamne toute vente d'objets culturels qui ont été exportés illégalement. Christie's devra assumer toutes les conséquences entraînées par cette vente", a indiqué un communiqué de l'Administration publié sur son site internet, évoquant également des "conséquences graves pour le développement de Christie's en Chine".


L'Administration indique avoir tenté de contacter à plusieurs reprises la maison d'enchères avant la vente de la collection d'oeuvres d'art Yves Saint Laurent-Pierre Bergé pour qu'elle enlève les deux pièces disputées, une tête de rat et une tête de lapin provenant du sac du Palais d'été à Pékin par des soldats français et britanniques en 1860. "Mais Christie's s'est obstinée, persistant à mettre aux enchères des pièces pillées au Palais d'été, violant l'esprit des conventions internationales et le consensus sur le retour de ce genre d'objets dans leur pays d'origine, portant atteinte aux droits culturels du peuple chinois et aux sentiments de la nation", affirme le texte.


Mardi, Pékin avait qualifié de "ridicule" l'offre de l'homme d'affaires Pierre Bergé de rapatrier les deux bronzes, demandant à la Chine "en contrepartie de donner les droits de l'homme, la liberté au Tibet et d'accueillir le dalaï lama", chef du gouvernement tibétain en exil. La rencontre en décembre entre le dalaï lama et le président français Nicolas Sarkozy, qui assumait alors la présidence tournante de l'UE, avait provoqué la colère de Pékin. La Chine avait annulé le sommet UE-Chine prévu à Lyon le 1er décembre et les relations bilatérales ne se sont pas réchauffées depuis.
 

Les deux pièces ont été adjugées mercredi pour un montant de 15,7 millions d'euros chacune, sans qu'on connaisse l'identité du ou des acheteurs qui ont remporté les enchères au téléphone. L'Administration d'Etat des vestiges et monuments indique "ne pas reconnaître le propriétaire illégal des pièces pillées" et qu'elle continuera à tenter d'obtenir le retour de ces pièces en Chine "par tous les moyens et canaux possibles".
 

La justice française avait autorisé lundi la vente de ces deux bronzes chinois. Le tribunal de Paris avait été saisi par une Association pour la protection de l'art chinois en Europe (Apace), basée à Paris, qui réclamait la suspension de la vente. Le sac du palais d'Eté en 1860 à Pékin est l'un des épisodes les plus retentissants de l'invasion de la Chine par les puissances coloniales, une humiliation toujours vive près de 150 ans après.
 

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Si la Chine demande la protection de ses oeuvres, qu'elle commence d'abord par arrêter d'inonder le marché mondial de ses contrefaçons...ensuite on pourra discuter sur un pied d'égalité.

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