Plans de relance ou plans de soutien ?

Par Olivier Provost, rédacteur en chef à La Tribune.

Cette semaine sera donc celle du G20 de Londres qui réunira les pays les plus importants de la planète et définira leur réponse face à la crise. Si la diplomatie impose souvent le consensus, ce dernier masquera pourtant des différences fondamentales d'analyse. Les Etats-Unis paraissent moins soucieux de réguler que de remettre du charbon financier dans la machine afin qu'elle reparte. Alors que les Européens estiment en avoir déjà assez fait sur ce plan et veulent surtout s'assurer que les dérives du passé récent qui ont abouti à la crise ne se reproduiront pas.

Dans cette valse transatlantique, les pas en avant succèdent aux pas en arrière. Quand le secrétaire américain au Trésor, Tim Geithner, évoque la nécessité d'une future régulation financière internationale, il plaît à l'Europe. Il en va de même quand il envisage la création d'une autorité à même de contrôler non seulement les banques, mais aussi les assureurs ainsi que les fonds d'investissements ou spéculatifs. Mais quand la chancelière allemande Angela Merkel souligne les dangers d'une relance trop forte qui créerait une reprise économique artificielle, elle prend le risque de susciter l'agacement à Washington.

Il est vrai que les questions de déficit généré par ces plans de relance suscitent plus d'inquiétudes chez les Européens, notamment outre-Rhin, poids de l'histoire oblige, que chez les Américains tant que leur dollar attire encore les investisseurs qui financent ainsi le déficit chronique des Etats-Unis. Les différences de fond entre les économies américaine et européenne expliquent donc en partie les divergences d'analyse sur les remèdes à apporter à cette crise. Là où les deux parties se rejoignent, c'est sur la nécessité de parer au plus pressé.

Avant même de savoir combien de centaines de milliards de dollars il faudra encore injecter dans l'économie mondiale pour qu'elle reparte, il importe d'abord de sauver les meubles. En ce moment, ils s'appellent industrie automobile aux Etats-Unis et banques fragilisées en Europe. Barack Obama doit annoncer ce lundi son plan d'aide pour des géants de Detroit, General Motors, Ford et Chrysler, aux roues d'argile. Pendant que Berlin vole au secours de la banque Hypo Real Estate et que Londres sauve une nouvelle société de crédit en Ecosse. Si les plans de relance ne font pas l'unanimité, les plans de soutien, eux, mobilisent déjà les énergies de part et d'autre de l'Atlantique.

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