Toute la sagesse de l'Inde

Par Sophie Gherardi, directrice adjointe de la rédaction de La Tribune.

Depuis Nehru en 1961, aucun Premier ministre indien n'avait réussi cet exploit : être réélu après avoir exercé le pouvoir pendant une législature complète. C'est ainsi que Manmohan Singh conforte sa place dans l'histoire après avoir été, en 2004, le premier sikh à accéder au sommet de l'Etat.

Beaucoup pensaient pourtant qu'il n'avait pas l'étoffe, ce frêle vieillard de 76 ans. De toute sa vie, il n'a pas gagné une élection directe. Il n'a ni talent oratoire ni charisme. Mais les Indiens ont reconnu à cet économiste au profil de technocrate les qualités qu'il fallait pour les conduire à nouveau, dans une période très délicate pour le pays. Il est salué comme un honnête homme, au milieu d'une classe politique souvent corrompue ; tous louent sa modération dans un pays en proie aux tentations extrémistes ; et, même si ses adversaires le qualifiaient de faible et inconsistant, c'est lui qui a su, depuis sa nomination comme ministre des Finances en 1991, faire de l'Inde une économie dynamique, la douzième du monde.

La libéralisation a permis dans un premier temps à la croissance de décoller. Mais Manmohan Singh est un partisan résolu de l'économie mixte : l'Etat reste puissant, présent dans les services publics.

L'une des réussites des dernières années a été de renforcer le contenu en emplois de la croissance, y compris dans l'Inde rurale. Non confessionnel, campé au centre de l'échiquier politique, le Parti du Congrès, celui de la dynastie Nehru aujourd'hui dirigé par Sonia Gandhi, a recueilli 201 sièges, 260 avec sa coalition, très loin devant le BJP (nationaliste hindou) qui en obtient 157. Plusieurs de ses ministres ayant été battus, Manmohan Singh veut rajeunir son équipe

Sans doute offrira-t-il un maroquin à Rahul Gandhi, fils de Sonia et de son défunt mari Rajiv : le jeune tribun a été triomphalement élu et doit maintenant se frotter à une expérience gouvernementale.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Oui, bravo à l'Inde, qui se donne un Premier ministre issu d'une minorité et choisit l'ouverture au monde. C'est beau un grand pays qui prépare l'avenir.

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