Quelle jeunesse ce Gutenberg !

Par Jean-Baptiste Jacquin, rédacteur en chef à La Tribune.

Sans prime à la casse, sans états généraux ni Grenelle, le livre imprimé sur du papier affiche une santé insolente. Ce marché a progressé l'an dernier de 3,9% en valeur en France, à 4,2 milliards d'euros. 2009 a pourtant été une année de crise où nombre de produits de consommation ont souffert des inquiétudes des Français pour leur pouvoir d'achat.

Or, dans tous les segments de l'édition, les clignotants sont au vert. La grande fête de Gutenberg qui s'ouvre avec le Salon du livre est une sorte de pied de nez aux Cassandre qui prédisent la fin de la lecture chez les Français. Ce dynamisme économique est également en opposition avec l'image d'une révolution numérique synonyme d'une "googleisation" laminoir.

Cet appétit insatiable pour le livre vient d'abord de l'offre d'une richesse incroyable qui est faite au lecteur. Il y a bien sûr les grosses écuries avec Hachette Livre (numéro un du marché) et Editis (numéro deux) qui alignent des block-busters. Mais le propre du marché de l'édition est qu'il est animé par une myriade de micro-entrepreneurs. Car les lois du marketing ne font pas tout dans les produits culturels et la découverte de talents reste un métier artisanal.

Le lancement de livres, dont peu dépasseront les quelques milliers d'exemplaires vendus, est un risque d'entrepreneur. Et le numérique ne devrait pas tuer cette économie. Au contraire. L'élargissement des modes de lecture devrait accroître davantage encore l'offre, et partant, le marché lui même. Les Kindle, Readers et autre iPad sont des outils qui sont fidèles à l'inventeur de l'imprimerie : ils permettent de diffuser plus largement une même oeuvre.

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