Où sont passées les ondes des antennes de téléphonie mobile ? Il y a un an, on en voyait partout. Entre psychose et danger réel, le spectre d'un scandale de santé publique hantait les autorités. Au point que François Fillon sonnait la mobilisation générale en convoquant un "Grenelle des ondes". Il fallait oser ! Grenelle il y eut donc. Un an plus tard, le dossier est ensablé. Le comité, qui avait été mis sur pied afin de mesurer notre exposition aux ondes des téléphones mobiles et d'autres objets courants (wi-fi, télévision, micro-ondes, etc...), végète.
Le sujet des ondes n'en serait plus un ? Plus de 1.800 antennes relais supplémentaires ont été installées sur le territoire en 2009. La vie continue. Opérateurs mobiles et associations, type Robin des toits, s'opposent, études scientifiques à l'appui. Le pouvoir politique, si prompt à répondre à l'inquiétude populaire, a déserté le terrain. La société se tourne désormais vers le juge pour savoir si telle antenne au-dessus d'une école ou telle autre en face d'un balcon doit être démontée. Drôle de façon de se défausser. Car à quoi sert le politique, si ce n'est à proposer des orientations et des options et à décider, généralement en l'absence de vérité scientifique, sur l'impact de telle mesure fiscale sur la croissance, de telle disposition pénale sur la délinquance ou de telle réforme des programmes sur l'échec scolaire ?
Oui, cela comporte des risques ! Roselyne Bachelot, dont les décisions sur la grippe A ont été contestées une fois l'épidémie passée, en sait quelque chose. Mais elle était dans son rôle. Le politique a le droit d'imposer le message "fumer tue" sur les paquets de cigarettes et de ne pas demander d'inscrire "conduire pollue" ou "conduire mal tue" sur les voitures. Il est élu et sanctionné pour cela. La justice a un rôle éminent dans une démocratie, mais ce n'est pas à elle de dire s'il faut se faire vacciner, s'il faut interdire les mobiles ou si on peut laisser les enfants se servir du micro-ondes.
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