Angela et les spéculateurs

Par Muriel Motte, rédactrice en chef à La Tribune.

Une chose est de crier haro sur la spéculation. Une autre est de se faire comprendre des marchés. Evidemment applaudie par l'honnête citoyen, la décision d'Angela Merkel de défendre, en solo, la place de Francfort contre les agioteurs en a malheureusement réveillé un certain nombre.

Passons sur le fait que les valeurs financières allemandes figurent parmi les moins attaquées d'Europe ces derniers mois ; oublions que la dette du pays fait office de valeur refuge plutôt que de repoussoir depuis le début de la crise grecque ; faisons mine d'ignorer que ces mesures auront un impact limité compte tenu de la grande mobilité des capitaux. Reste la force de l'exemple. Dans ce domaine, l'Allemagne, pilier de la construction européenne, a un grand rôle à jouer. Mais la conception qu'en a l'inflexible Angela ne laisse pas de surprendre ses partenaires.

Faites comme nous, c'est le seul moyen de sauver notre monnaie, martèle la chancelière à l'envi. Peu visionnaire pour ses propres banques au moment de la crise des "subprimes", a-t-elle bien compris que les marchés s'inquiètent aujourd'hui des risques d'éclatement de la zone euro ? Qu'ils réclament une Europe unie dans l'adversité ? Et que des initiatives isolées de ses membres ne peuvent qu'alimenter leurs craintes et leur confusion ? Face à la spéculation, l'Europe n'est pas passive. Elle tente, au rythme de ses vingt-sept membres, de se coordonner pour mettre le holà aux pratiques les plus condamnables.

Mme Merkel veut aller plus vite, au risque d'abandonner les principes de l'Union au bord du chemin. "L'euro est en danger", a-t-elle dramatisé hier devant le Bundestag. A qui la faute ?

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Commentaires 7
à écrit le 21/05/2010 à 6:13
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Je ne vois pas ce que vous avez à reprocher à l'Allemagne et bien sûre à Angéla Merkel ? Je voudrais bien que Sarkosy soit un vrai président des Français, c'est-à-dire qu'il aime la France ! Or, il porte systématiquement des accusations à notre éga...

à écrit le 21/05/2010 à 3:57
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Merci aux grecs! Malgré leur petite taille et grâce à un effet de levier, ils font plonger l'?, ce qui améliore notre compétitivité (=emplois+financement retraites et Sécu), tout en assumant la contrepartie frugale de la manoeuvre. Merkel fait ce qu'...

à écrit le 20/05/2010 à 8:25
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A qui la faute que l?Euro soit en danger demandez-vous? Il me semble que la réponse est évidente, qui plus est dans un journal économique: aux pays qui ont utilisé cette manne venue d?Allemagne pour faire la 'fiesta' au lieu de construire une écon...

à écrit le 20/05/2010 à 7:40
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Entièrement d?accord avec Osalteccino. L?Europe a assez profité des vertus économiques de l?Allemagne et elle devrait lui en être reconnaissante et tenter de l?imiter au lieu de la critiquer. L?Allemagne n?à pas besoin de nous alors que l?Europe en ...

à écrit le 20/05/2010 à 7:13
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Bien sûr, haro sur le bon élève, tellement plus simple que de regarder notre propre incurie. immaturité politique ? Vous préférez niveler par le bas l'Europe ? Pas nous !

à écrit le 20/05/2010 à 6:46
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l'argumentation de "osalteccino" est très sèvère vis a vis des journalistes et perd de sa crédibilité .Cependant il est grand temps de pratiquer le langage de la sincérité des comptes qui est réclamé à toute entreprise meme la plus petite .Sans quoi ...

à écrit le 20/05/2010 à 5:49
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C'est à des commentaires de ce genre que l'on reconnaît la collusion des journalistes avec les salles de marché. Vous vous intéressez aux grands principes de l'Union à présent. Le libertin qui se pare d'un manteau de vertu.Edifiant: la maison brûle e...

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