En 2000, HSBC avait réussi l'impensable ! Érigée en chevalier blanc, la banque britannique d'origine chinoise avait soufflé en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, le Crédit Commercial de France (CCF) au néerlandais ING. Ce faisant, elle s'était emparée du sixième établissement bancaire français, le premier de cette taille à passer sous pavillon étranger et l'un des plus rentables, grâce notamment à une très jolie clientèle en gestion privée. HSBC avait d'ailleurs payé le prix fort, près de 11 milliards d'euros. Sir John Bond, son président d'alors, promettait de faire de la nouvelle filiale sa plate-forme pour la conquête de la zone euro. En 2011, l'ambition est toujours là. Stuart Gulliver, l'actuel directeur général de HSBC, a dit, mercredi, voir dans la France un pays « stratégique ». Il souhaite y relancer la gestion de fortune. Et les responsables du géant britannique veulent faire de Paris un « hub » en banque d'investissement. De quoi s'interroger sur un retour à la case départ. Non que, en dix ans, il ne se soit rien passé. L'ex-CCF a adopté en 2005 la bannière HSBC ; il a mis de l'ordre dans ses systèmes informatiques et rationalisé son réseau de détail en 2008, lorsqu'il a cédé sept établissements régionaux. Enfin, ses activités d'investissement peuvent se targuer d'opérations qu'elles n'auraient jamais pu réalisées sans l'appui du réseau mondial de HSBC. Mais il n'empêche. L'ex-CCF a pâti ces dix dernières années du tropisme quasi exclusif de sa maison mère pour les marchés émergents. Il faudra sans doute attendre quelques années, pour savoir si les nouvelles priorités de Stuart Gulliver modifient cette géographie. Une décennie ?
HSBC, de Shanghai à Paris
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