Alitalia, alleluia !

Le sort de la compagnie aérienne italienne Alitalia n'est pas scellé. Après un accord cadre cette nuit entre un groupe de repreneurs et les syndicats, les négociations se poursuivent ce matin. Enjeu : la survie de la compagnie?

Oui, la saga d'Alitalia, ça relève davantage désormais de la tragédie que de la comedia del'arte ! Tragédie, oui, voilà plus de deux ans que cette compagnie aérienne nationale est menacée de faillite, que l'Etat italien, son principal actionnaire cherche une solution, qu'il la soutient à coup de millions d'euros, deux ans que ça palabre sans que ça décolle vraiment. Alors, aujourd'hui, c'est certainement la réunion de la dernière chance. L'entreprise perd trois millions d'euros par jour ; ses caisses sont vides ; elle n'aurait plus désormais l'argent nécessaire pour payer son carburant, pour faire décoller ses avions donc...

Alitalia n'est pas la seule compagnie aérienne en difficulté...

Non, là, rien d'anormal ! C'est même plutôt la règle en ce moment. Les compagnies aériennes qui font des pertes, il y en a beaucoup. Le prix élevé du kérosène ; la stagnation, voir la baisse du trafic ; la concurrence des compagnies low-cost : les temps sont durs pour elles. Depuis le début de l'année, une bonne vingtaine de compagnies dans le monde ont mis la clé sous le paillasson. Dans l'histoire d'ailleurs, même des grandes compagnies nationales ont dû renoncer à voler - rappelez-vous Swissair ou Sabena !

Non, là où il y a quelque chose qui cloche avec Alitalia, c'est qu'alors que la compagnie continue à vivre sous la perfusion de l'Etat, aucune solution ne se dessine clairement pour l'avenir de cette compagnie.

Par nationalisme, par volonté de préserver un pavillon national, le gouvernement de Silvio Berlusconi avait refusé de vendre la compagnie à

Air France-KLM

. Il a du mal à trouver un repreneur plus sérieux. Aujourd'hui, quelques industriels italiens, menés par le président de Piaggio, se sont regroupés pour reprendre l'affaire. Mais, on le sait, on ne conduit pas un A 320 comme une vespa ! Pour l'instant, les syndicats bloquent. Ils refusent la cure d'amaigrissement proposée par les repreneurs...

L'exemple d'Air France, autrefois lourdement déficitaire, montre qu'une compagnie n'est jamais condamnée...

Oui, un très bon exemple. Air France, il y a quinze ans, rares étaient ceux qui croyaient à son avenir. On disait la compagnie moribonde - malade de ses privilèges, de ses monopoles, de ses habitudes, de ses syndicats ! Aujourd'hui,

Air France-KLM

, c'est l'une des premières compagnies au monde ; l'une de celles qui résistent le mieux à la crise !

Qu'est ce qui a rendu possible ce retournement spectaculaire ? Eh bien, Air France s'est occupée de ses clients et de son compte d'exploitation plus que de politique ; la compagnie a rompu le cordon ombilical qui la liait à l'Etat, aux bureaux des ministères ; elle s'est développée rapidement à l'international ; bref, la société nationale est devenue une entreprise ! C'est finalement, paradoxalement, grâce à sa privatisation que le drapeau français flotte encore dans les cieux.

Air France, une histoire qui devrait servir de leçon à Alitalia, si ce n'est pas trop tard !

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.