Dimanche, votez contre la crise.

Les élections européennes n'intéressent pas les Européens - c'est ce que montre, à nouveau ; le sondage, européen, publié ce matin par La Tribune. Le Parlement européen, c'est loin, c'est compliqué, ça ne sert à rien...

Oui, c'est assez inouï ! Alors que ce Parlement, européen, s'intéresse de plus en plus à nous, nous nous en désintéressons de plus en plus. C'est grave, c'est même dangereux !

Ce Parlement, il a de plus en plus de pouvoir dans l'économie, dans les relations sociales, dans notre vie quotidienne. Il est un contrepouvoir face aux bureaucrates de bruxelles. Regardez. C'est lui qui a rectifié, heureusement, la fameuse directive sur les services, la directive Bolkenstein. C'est grâce à lui qu'en Europe, on a imposé les ampoules vertes, on surveille les jouets pour enfants, on contrôle l'alimentation des animaux, on lutte contre les produits chimiques nocifs. Bref, ce Parlement, c'est sans doute aujourd'hui sur le continent européen le meilleur défenseur des consommateurs. 60 à 80% des lois françaises dépendent désormais de son travail. Avec le traité de Lisbonne, le Parlement européen va d'ailleurs voir son rôle s'accroître encore. Il va s'occuper aussi demain de l'agriculture, de l'énergie, de l'immigration. Bref, ce parlement, c'est vraiment sur notre vie quotidienne qu'il est amené de plus en plus à décider...

Face à la crise, la préoccupation numéro un des Européens, les eurodéputés n'ont aucun poids...

Pas assez, c'est vrai. L'Europe, c'est un budget commun qui ne pèse rien - à peine 1% du produit intérieur brut. Les politiques économiques, face à la crise, restent des politiques nationales. Le Parlement européen dans tout cela n'a pas son mot à dire. Cela, on ne peut, on doit le regretter. Mais c'est justement pour cela aussi qu'il faut aller voter.

Nous entrons, on le voit tous les jours, dans un monde qui sera, de plus en plus, constitué de grands blocs économiques, dans un monde qui devra de plus en plus se doter de règles du jeu communes. Des règles bancaires, financières, monétaires mais aussi sociales et environnementales. Ces nouvelles règles, c'est maintenant qu'elles vont être définies. Elles seront le fruit de négociations, de débats, de conflits parfois entre ces grands blocs. Ces grands blocs, c'est bien sûr  l'Amérique, organisée, autour des Etats-Unis. C'est l'Asie, avec ses trois piliers, le Japon, la Chine et l'Inde. Ce doit être aussi l'Europe.

Là encore, le Parlement européen n'a rien à voir dans tout cela...

Directement non, c'est vrai. Mais vous savez, lundi matin, à Pékin, à Washington, à Tokyo, on regardera de près quand même les résultats de ces élections. Une abstention massive, ce week-end, ce sera, pour les grands blocs du monde, la preuve que l'Europe n'existe pas, qu'elle est divisée, qu'il est inutile de l'écouter, voire même de l'inviter autour de la table ! Si nous voulons participer à ce débat, si nous voulons pouvoir peser dans les négociations, il nous faut montrer au reste du monde que l'Europe existe, que les Européens veulent avoir leur mot à dire dans le monde nouveau qui sortira de la crise. Il nous faut parcitiper d'abord, massivement, à ce scrutin. L'occasion d'envoyer un signe fort au reste du monde, un signe d'unité. C'est là la principale raison qui doit nous inciter à voter, dimanche. A voter rouge, rose, vert, bleu ou arc en ciel, peu importe. A voter !

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