Folles actions

Hier, alors que les marchés fêtaient le plan de sauvetage des banques américaines, l'action d'United Airlines, la deuxième compagnie aérienne américaine, s'est brutalement effondrée. Une rumeur donnait l'entreprise en faillite.

RO-CAM-BO-LESQUE. L'histoire qui s'est déroulée hier à New York autour de la compagnie aérienne United Airlines est tout simplement rocambolesque. Elle est surtout symptomatique du climat de nervosité, d'extrême nervosité qui règne en ce moment à la Bourse, à New York comme à Paris et ailleurs.

Les faits. Vers 11 heures, heures de New York, alors que Wall Street applaudit au plan de sauvetage des banques présenté ce week-end, une information tombe sur le site web d'une publication du Chicago Tribune. L'info ? Le numéro deux américain du transport aérien, United Airlines, serait sur le point de demander à pouvoir être mis sous la protection du chapitre XI de la loi sur les faillites. United en faillite. Immédiatement, la compagnie décroche, son action s'effondre. Brutalement. Violemment. Elle valait le matin 12 dollars. Elle ne vaut plus à un moment qu'un centime de dollar, un cents, cent fois moins !

L'information est rapidement démentie par la compagnie...

Oui. Démentie effectivement. L'action d'United mettra quand même plus d'une heure à redécoller.

L'info, c'était un faux, la rediffusion, par erreur, d'un article de 2002, il y a six ans, quand United était effectivement au bord du gouffre. Elle a depuis échappé à la faillite. La compagnie a certes toujours des difficultés. Elle fait feu de tout bois - elle fait facturer les bagages enregistrés, fait payer le choix d'une place et voudrait facturer les repas en classe économique. Rien à voir cependant avec la situation de 2002.

Reste qu'une petite rumeur, publiée sur un obscur site, peut, on le voit, provoquer de grands dégâts. En moins d'une heure, 22% du capital de la compagnie a changé de mains. L'entreprise qui valait le matin 1,5 milliard de dollar n'en valait plus à midi que 1,5 million ! Rien ou presque rien. De la pure folie.

Les choses sont revenues dans l'ordre...

Oui, ou presque. Cela étant, cet incident est révélateur du climat qui règne, en ce moment, sur les marchés boursiers.

Un climat d'extrême nervosité, d'hypersensibilité. Les marchés sont à l'affût de la moindre information, de la moindre rumeur. Ils réagissent avec une rapidité, une violence inouïe, sans même vérifier les informations qui circulent.

Le problème, c'est que par ce type de réactions, par cette exubérance tous azimuts, à la hausse comme à la baisse, ils se déconsidèrent. C'est qu'ils n'effrayent les entreprises qui s'en servent.

De fait, de plus en plus, des patrons de sociétés cotées s'interrogent sur le fonctionnement de la bourse, sur sa rationalité, sur son efficacité. Leur cours de bourse, ils voulaient en faire une boussole de leur action. Ils y ont renoncé. Certains envisagent tout d'ailleurs de quitter la bourse. Des histoires comme celle-là, c'est pas fait pour les rassurer.

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