Le casse-tête des antennes relais

Le mobile menacé par la polémique autour des antennes relais ? Les opérateurs télécoms s'en inquiètent. Le 23 avril, le ministère de la Santé réunit un « Grenelle des antennes ». Que peuvent-ils en attendre...

Oui, ces antennes-relais, c'est, pour l'Etat, un véritable casse-tête. Ces antennes sont-elles dangereuses pour notre santé ? En fait, personne n'en sait rien. Absolument personne. Les scientifiques sont très divisés. Ils ont, grosso modo, le sentiment que le téléphone portable lui-même, voire le four à micro-ondes sont plus dangereux, en soi, que les antennes relais. Ils n'en savent guère plus. Alors, bien sûr, cette incertitude, c'est pain béni pour alimenter les peurs, pour invoquer le principe de précaution, pour demander qu'on arrête tout, qu'on démonte les antennes existantes...

Comment ça se passe à l'étranger ?

Nulle part, le débat n'a pris une telle ampleur. C'est généralement un non-sujet. Ca dépend quand même. Dans certains pays, on retrouve une même inquiétude. En Suède, où certains, se qualifiant d'« électrosensibles », revendiquent des indemnisations auprès de l'Etat. Aux Etats-Unis, au contraire, tout le monde veut une antenne dans son jardin - l'occasion de toucher de l'argent. Les plus intéressés, ce sont les Eglises !

En France, on retrouve, sur ce sujet, notre schizophrénie bien aimée. Les Français sont à la fois technophiles et technophobes. Technophiles : ils sont accrochés à leur mobile. 58 millions d'abonnements pour 65 millions d'habitants. Technophobes : les Français s'inquiètent, plus que d'autres, des risques sanitaires liés à ces satanées antennes.

Tout cela pourrait-il remettre en cause l'avenir du mobile en France ?

Si les opérateurs doivent abattre toutes leurs antennes, oui, bien sûr. On n'en est pas là. Cela étant, c'est une vraie question.

Les opérateurs ont réalisé, avec ces antennes, d'énormes investissements. Plus de 30 milliards d'euros sur les dix dernières années. D'autres investissements sont à venir - pour la 4ème licence par exemple. Ils sont obligés, par la loi, d'assurer une couverture nationale du pays - aménagement du territoire oblige.

Derrière le mobile, c'est aussi toute l'économie numérique qui est en jeu, tous les services liés au mobile. On avait beaucoup dit que le numérique, c'est pour l'avenir, l'un des principaux moteurs de croissance. Alors aujourd'hui, l'urgence, c'est que l'Etat décide, qu'il définisse au plus vite les règles du jeu, qu'il prenne position. Pas facile dans ce climat d'incertitude scientifique.

Le paradoxe, c'est que cette affaire pourrait se terminer par...une multiplication des antennes sur notre territoire. Des antennes plus nombreuses mais moins puissantes, c'est en effet une piste pour réduire les risques d'exposition. Une chose est certaine en tout cas : sur cette question du mobile, l'Etat ne peut rester, aujourd'hui, immobile. Il lui faut trancher sans savoir. C'est souvent le cas quand on est au pouvoir !

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.