Un Vert qui vire au Rouge

La fiscalité verte... victime de son succès ! Crédit d'impôt, bonus-malus, prime à la casse : toutes ces incitations à consommer sans polluer, marchent bien, très bien. Trop bien...

Oui, un peu de vert, dans la fiscalité, ça va. Trop de vert, attention les dégâts !

C'est ce qu'on commence à se dire à Bercy, au ministère de l'économie. La fiscalité écologique est en effet en train d'exploser. Depuis deux ans, le gouvernement a multiplié les dispositifs destinés à nous inciter à émettre moins de CO2. Crédit d'impôt, bonus malus, TVA réduite, prêt à taux zéro, etc... Ces dispositifs marchent un feu de Dieu ! Ils coûtent finalement, aux finances de l'Etat, beaucoup plus cher que prévu.

Exemple. Pour le logement, quand vous changer vos fenêtres, pour mieux isoler votre intérieur, quand vous changez votre chaudière, pour consommer moins de fuel, eh bien, vous avez droit à un crédit d'impôt sur vos dépenses d'équipement, une aide substantielle. L'Etat avait prévu que ce dispositif, ça coûterait 1,5 milliard d'euros. Ca a tellement bien marché que ça lui coûtera en réalité 2,7 milliards !

Toutes les aides ont aussi bien marché...

Oui. Autre exemple : les bonus-malus, dans l'automobile. Les malus, payés sur les voitures polluantes, devaient financer les bonus, versés sur les voitures moins polluantes. Ca ne devait rien coûter aux caisses de l'Etat. Ca va lui coûter près de 600 millions d'euros.

Bref, d'après nos calculs, tous ces dispositifs, ça devait coûter 3 milliards ; ça en coûtera 6. Deux fois plus...On comprend que Bercy veuille les raboter un peu...

Ces aides, ça fait du travail pour les professionnels de l'isolation. Ca fait de la TVA, des impôts pour l'Etat...

C'est l'argument des écologistes, de Jean Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie aussi. C'est vrai. La fiscalité verte, ça dope des métiers nouveaux, ça favorise l'activité, ça va se traduire à terme par des recettes pour l'Etat.

Cela étant, deux remarques. Un. En ce moment, l'Etat a un déficit abyssal. Il ne peut pas jeter l'argent par les fenêtres, même des fenêtres à double vitrage. Il lui faut couper partout où c'est possible. Difficile d'imaginer qu'il épargne la fiscalité verte, ses dérapages surtout.

Et puis, plus fondamentalement, ces incitations, elles devaient favoriser un changement de comportement ; provoquer un déclic. Rien ne dit qu'une fois ces changements acquis, notre consommation devrait restée subventionnée éternellement par l'Etat ! Ces aides devaient être provisoires. Il n'y a pas de raisons que ce provisoire dure.

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