De la sécurité à la sûreté nucléaire

L'accident de Fukushima et les questionnements des sociétés civiles incitent toute la filière à remonter les seuils d'exigence. Si le débat public est utile, la mise en œuvre est affaire de professionnels.
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Commémoration de Fukushima, rapport de la Cour des comptes, enjeux économiques, campagne électorale... Le contexte médiatique est propice aux prises de position tranchées et aux visions dogmatiques sur la question du nucléaire. Les installations nucléaires mettent en ?uvre des technologies très complexes. Pour autant, le procédé de fission nucléaire est connu depuis plusieurs générations. Ce qui évolue au fil des ans, c'est la connaissance de la matière, l'évolution des technologies mais également les dispositifs de prévention des risques déployés au sein et autour des installations. C'est ce que l'on appelle la « sûreté nucléaire ».

Depuis Fukushima, les exigences sont accrues

L'accident de Fukushima et les questionnements des sociétés civiles incitent toute la filière à remonter les seuils d'exigence d'un cran. Cette évolution accentue le niveau d'expertise nécessaire pour participer, même à la plus petite échelle, à la sûreté nucléaire. Dans ce domaine comme dans toute politique de prévention des risques, si le débat est public la mise en ?uvre est affaire de professionnels.
Un contrôle de qualité est un maillon responsable dans la chaine de la sûreté nucléaire. C'est une étape importante pour le maintien et l'amélioration permanente des barrières de protection pour la sécurité des installations et la diminution du risque d'accidents.
La sûreté est une approche globale composée d'une succession d'étapes de vérification régies par des protocoles réglementaires, techniques, organisationnels... Ceux-là même sont établis sur la base d'hypothèses de risques définies d'après les événements connus et mesurés dans l'histoire contemporaine. Par exemple, sur un site donné, les dispositifs de protection en cas d'inondation sont élaborés en fonction de la crue du siècle. En résumé, les stratégies de défense des installations nucléaires sont graduées selon les dangers et risques encourus, actes de malveillance inclus et tiennent compte des retours d'expérience. C'est la boucle d'amélioration continue bien connue dans tout système de management « qualité ».

En pratique, l'exigence

Les spécialistes de la prévention des risques interviennent sur différents sites à toutes les étapes de vie des installations (construction, mise en service, exploitation, démantèlement, déconstruction). Leur rôle est celui d'une tierce partie de confiance, d'experts accrédités qui rendent un avis objectif sur l'état des équipements et des installations avec un regard particulièrement critique sur les points névralgiques de ces installations. Ces professionnels ont une vision concrète de la sécurité dans les installations nucléaires. Au quotidien, elle est synonyme d'exigences poussées (parcours balisés, contrôles systématiques à toutes les étapes, visites médicales régulières, rigueur et compétence, traçabilité...).
La prévention des risques passe donc par des actions sur les hommes et les matériels lors des phases de conception, de réalisation, de réception, d'exploitation, de maintenance et de démantèlement. À titre d'exemple, ces interventions peuvent consister en des vérifications de notes de calculs d'installations électriques sur des réacteurs d'essais ou encore en des contrôles construction sur des installations neuves ou en cours de modification. D'autres missions visent à fournir une assistance technique pour le levage de pièces sensibles de grosses dimensions tel que le réacteur d'un porte-avions nucléaire.
Menés sur de nombreux sites en France (Cadarache, Marcoule, Pierrelatte, La Hague, Flamanville...) et à l'étranger, ces missions démontrent bien la complexité et la préoccupation de tous les acteurs du nucléaire qui ?uvrent vers un objectif : une meilleure sécurité des installations à risques.

 

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Commentaires 5
à écrit le 12/03/2012 à 6:41
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Ce dont on ne parle pas, ce sont des dérives bureaucratiques des grandes sociétés comme EDF et AREVA

à écrit le 08/03/2012 à 8:02
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Et pendant que nos experts du nucléaire se montrent rassurant sur le nucléaire. L'Allemagne et l'Ecosse font le pari du renouvellable. Mais les français ont toujours raison; C'est évident que le nucléaire est super sûr (fukushima est là pour nous le ...

à écrit le 07/03/2012 à 20:58
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Un réacteur nucléaire ne demande qu'à exploser (explosion d'origine nucléaire,réacteur 3 de Fukushima, Tchernobyl ou d'origine chimique hydrogène, réacteurs 1 et 2), ou à entrer en fusion (Three Mile Island, Fukushima). En fonctionnement normal et...

à écrit le 07/03/2012 à 20:21
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J'écouterai les arguments des pro-nucléaires le jour où c'est l'OMS qui traitera des questions de santé liées au accident nucléaires. Pour le moment c'est l'AIEA, cette même institution dont les statuts prévoient qu'elle fait la promotion du nucléair...

à écrit le 07/03/2012 à 19:37
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"la mise en ?uvre est affaire de professionnels. " En effet. La planète l'a constaté avec Fukushima. Et ce Monsieur, qui prêche pour sa paroisse, oublie copieusement de rappeler que le cran supplémentaire qu'il cite devrait s'appliquer, plutôt que de...

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